jeudi 20 janvier 2011

(D)on sans Phil ?


Don sans Phil, pensiez vous, c'est un peu comme Garfunkel sans Simon, comme Tina sans Ike, comme Ike sans Tina, comme Lennon sans Macca ou comme Delanney sans Bonnie, comme Bonnie sans Clyde ?
Eh bien non ! C'est autre chose.
A première écoute, il y a un manque.

Un gros manque.
On se dit que manque un Phil.

Puis, on comprend que c'est un autre manque qui hante Don, un manque de poudre. Don, en sevrage, est en pleine descente tout au long de cet album à la lenteur incroyable.

A première écoute, il y a un malaise.

Un gros malaise.
On se demande si on est face à une merveille ou à une bouse variètoche.

Puis on comprend le malaise. L'album évoque parfois Fred Neil, Nilsson chantant Newman ("Omaha") ou pas ("Only love"), Van Dyke Parks ("Safari"), Tim Buckley ("Baby I love you"), Tim Hardin ("dont drink the water")... C'est un album difficile par sa lenteur, sa molle bizarrerie (le très étrange et pour autant flyingburritossien "thinking it over"). Mais c'est un album. un vrai, un bon, avec Ry Cooder, Spooner Oldham, George Clinton, Scott McKenzie...

Un drôle de truc qui sent les tripes, la fin de règne, la fin de trips.

Il y a un Don, brothers.

Essayez donc, gare à la descente : http://www.deezer.com/listen-4879293

mardi 18 janvier 2011

Fénéon se fout du monde

Félix Fénéon serait, avec Paul Adam et Jean Moréas, l'auteur de ce "Petit Bottin des lettres et des arts" assassin.

Le doute est peu permis quand on lit les entrée "Nadar" ou "Sarah Berhardt" : Fénéon est à l'oeuvre, avec son génie du raccourci cinglant.
c'est une merveille de méchanceté et un beau recueil de saloperies comme notre siècle n'en produit plus.

ça donnerait presque envie de se lancer (avec qui ?) dans une telle entreprise aujourd'hui :

Alexandre Jardin : écrivain comique, acteur tragique.
Yann Moix : Cinéaste, écrivain, Moix a plusieurs cordes à son arc. Le problème est que, n'ayant pas d'arc, il ferait mieux de se pendre avec.
Michel Houellebecq : personnage secondaire de Derrick monté en neige.
Anna Gavalda : dialoguiste française.

etc...

Dooleng doooleng dooleng




Alors que l'immense, le formidable et toujours sous-estimé Dion (et ses Belmonts) tournent presque 24h sur 24, je tente les à côtés, c'est à dire les pépites (ou pas) du Label LAURIE RECORDS (3 volumes chez Ace records). Et, bien sûr, enchaîne sur les best of des Chiffons.... Dooleng dooleng dooleng....


Autres aventures du mois : tenter les albums tardifs de certains géants du rock. Retenons cet excellent "Carl Perkins on top" de 1969 où Carl retrouve effectivement le top de sa forme,
et ça sent très fort l'U.S. mâle, celui du South, avec les tâches de transpiration sous les aisselles.
Ça sent aussi fort la transpiration, mais ça cocotte aussi, sur le "Rill thing" de Little Richard (1971), où le piano se fait plus rare. On y sent l'influence de certains de ses disciples, notamment la petite équipe du creedence sur "Greenwood, Mississippi".

Enfin pour ne pas trop en dire, je vous conseille très vivement de jeter vos oreilles sur cet album de Dick Rosmini, guitariste chez Van Dyke parks, Phil Ochs, Bob Gibson ou Jackie DeShannon. Il s'agit d'un album solo instrumental, de guitares et de banjo annonçant les John Fahey, Ry Cooder et consorts. C'est un vrai grand album de Folk. J'y colle mon sticker "Ecouté et approuvé par NotBillyTheKid". Et si ça ne vous plait pas, ça laissera plein de colle dessus pour que vous ne puissiez vous en débarrasser.

mardi 4 janvier 2011

c'est tout vu : décembre 2010

J'avais préparé le brouillon et, bêta, j'ai oublié de poster ce topo de décembre 2010. Certes, personne ne s'en est aperçu, mais, professionnel de amateurisme, le voici :

La haut (Up) - Pete Docter et Bob Peterson - *****
Pink Flamingos - Waters - *****
La baie des anges - Demy - *****

Fenêtre sur cour - Hitchcock - *****
American splendor - Pulcini -****+
L'arnacoeur - Chaumeil - ***
John McCabe (McCabe & Mrs Miller) - Altman - ***-

Pierrot le fou - Godard - ***** chef d'œuvre
Le nom des gens - Leclerc - 0 -
L'ange de la rue (Street angel) - Borzage - *****

L'étudiante - Pinoteau - hors compétition
Jo - Girault - ***
Le petit criminel - Doillon - *****

On détaille :
0) énieme vision de "Pierrot le Fou". Par coeur, 1000 fois.
1) John Waters est grand, Divine est sa prophète
2) le Doillon a extrêmement bien vieilli, 20 ans après. Il est vraiment étonnant dans la force de ses plans, des tensions mises en place. Les acteurs y sont parfaits. Belle redécouverte !
3) Altman, malgré tout ce qu'il a en main (un chef op génial, un Leonard Cohen, un sujet parfait, un décor impeccable...) parvient à foirer ce film à cause de ses zooms, de sa mise en scène. Hélas !
4) deux films français récents : une rom'com' qui rappelle De Broca en forme, pas mal... et une atrocité. Je n'avais pas été autant irrité par un film depuis "Amélie Nesquick". Sauf que c'est encore pire. Ce "truc" est vide de tout cinéma et n'est composé que de "trucs" de scénaristes. L'invention du cinémabénabar. Au moins, "L'étudiante" est une cagade assumée à côté, un navet qu'on revoit pour ça (ah la scène de l'oral de l'Agreg !).

5) Je reviendrai sur Borzage plus tard.
6) Baie des anges, magnifique Demy. certains s'énervent sur la fin, alors que non, justement, il joue.
Il déjoue les pronostics. Il montre que tout est possible dans la vie comme au jeu. Beau coup de bluff !