mercredi 13 juillet 2011

C'est tout vu : juin 2011


Juin a commencé par une course en slip à travers les forêts et s'est terminé par un serpent albinos dérangé du bide.
Le roi de l'évasion d'Alain Guiraudie est un film neuf. Un film d'une liberté incroyable, un karcher à cliché, qui fait un bien fou. On y voit enfin ce que l'on ne voit jamais au cinéma (et pas seulement français) : une beurette qui ne joue pas le rôle d'une beurette, un vendeur de tracteur homosexuel, les villas neuves de la campagne française, les cafés qui servent des assiettes de charcuterie, un jean moulant le gourdin d'un vieux,... Le film est à la fois proche de la réalité la plus solide et, en même temps, totalement fantasque, nous embarquant, entre autres, dans un trafic de dourougne, une racine qui donne envie de baiser et qui fait courir vite. C'est un film aussi fou et libre qui mêle l'audace de John Waters, la fuite en avant de Pierrot le Fou, les paysages de Depardon.. C'est un film unique et hilarant. Un cliché ridicule de critique a fait qu'un jour l'adjectif "Jouissif" s'est retrouvé partout, n'importe comment. Il serait, pourtant, pas si mal dans ce cas là... "Le roi de l'évasion" est en tout cas jouisseur en diable et cette jouissance constante et totalement communicative. J'adore !

Qui m'aime me suive est un film raté et très décevant de la part d'un gars qui avait pourtant su réussir une comédie pas trop mal (Nos enfants chéris).

My Own private Idaho n'est pas le Van Sant le plus réussi, c'est encore un peu truqueur, avec des tics 90's... Mais ça promettait alors de belles choses qui sont effectivement arrivées ensuite... L'influence (ou la proximité) d'Hal Hartley, peu évidente ensuite, est pourtant évidente

Cyrus dépaute et épate par son décalage avec ses modèles. Jouant avec les codes (et les acteurs) des comédies Apatow, McKay tout en biaisant le regard, le traitement. les réalisateurs jouent sur les attentes, les déçoivent et proposent à la place un ton plus doux, léger, totalement inattendu. Les acteurs sont parfaits et montrent là encore une palette différentes de leurs rôles habituels. La réalisation est intéressante, proposant deux trois inventions personnelles. Une très bonne surprise !
Peter Ibbetson est un autre grand film, une féerie réaliste et réussie, sobre et enlevé, un magnifique classique ! L'onirisme qui me gongle habituellemnt est ici parfaitement maîtrisé car fondu dans la réalité. Gary Cooper est plus parfait que jamais.

Le mois fut beau, car Côte 465 est également un putain de bon film. Je continue ma découverte de la filmo de Mann et ce gars impressionne à chaque fois. Après avoir réalisé des westerns parfaits, des films noirs exemplaires, il claque un film de guerre sec, sobre et nickel.

Shane est bon, mais sa réputation est telle que je fus un poil déçu, malgré ses qualités évidentes.

Enfin une déception. J'ai misé souvent, notamment sur ce blog, sur le potentiel de Jared Hess. Mais Gentlemen Broncos, malgré ses choix délirants, son délire graphique, déçoit. Après avoir proposé autre chose avec Super Nacho (Nacho libre), il retourne au bercail de Napoleon Dynamite, mais, il a beau l'agiter comme un dingue, la mayonnaise reste liquide, un truc a foiré en route. Une question de proportion des ingrédients, certaienemnt. Trop de délire, des freaks trop freaks, et à côté des blagues qui font plouf... (à l'exception de ce formidable serpent blanc au transit intestinal dérangé)...
JUIN
Le roi de l'évasion - Guiraudie - *****
Qui m'aime me suive - Cohen - *
My own private Idaho - Van Sant - ****
Cyrus - Duplass & Duplass - *****
L'homme des vallées perdues (Shane) - Stevens - ****

Certains l'aiment chaud - Wilder - *****
Peter Ibbetson - Hataway - *****
Côte 465 (Men in war) - Mann - *****
Gentlemen Broncos - Hess - **+