Je savais que le mois serait petit. Loin de ma collection de dvd, il était difficile de les voir.Ce sera court.
C'est d'ailleurs par un court que j'ai attaqué le mois, un Godard (qu'est-ce que je suis prévisible). Anticipation, ou l'amour en l'an 2000, tiré du film à sketch "Le plus vieux métier du monde". C'est un petit Alphaville, en couleurs, tourné deux ans plus tard. Un bon court de JLG. Anna K, en 1967, tourne son dernier Godard...'Anticipation' sketch de 'Le Plus vieux metier du monde' - Godard -*****
J'ai enchaîné avec un film visuellement parfait, splendide : Double suicide à Amijima. La mise en scène foisonne d'idées formidables pour adapter une pièce traditionnelle de marionnettes de Monzaemon Chikamatsu du bunraku. Il décide mettre en scène cela avec des acteurs, et joue parfaitement avec l'origine de cette histoire : des manipulateurs en noir parcourent le film, ouvrent les tiroirs, déplacent les bras. Parfois certains personnages cessent leurs mouvements sans que cela ne soit ni ridicule, ni lourd... Le jeu des décors est absolument extraordinaire...
Mais... qu'est-ce que c'est chiant ! La faute vient certainement de la pièce originale, du côté théâtral des dialogues, et, peut-être du fait qu'on les reçoive traduits.
Toutefois, ne nous y trompons pas, un film chiant ne fait pas un mauvais film et la maîtrise du réalisateur Masahiro Shinoda, est exceptionnelle. Fleur pâle, du même réalisateur, m'attend sur l'étagère.
Double suicide à Amijima - Shinoda - ***+
Rien à dire sur le film suivant, vu en famille. Sinon que Tirard, après un "Mensonges, trahisons, et plus si affinités" très réussi ne cesse de décevoir depuis en quittant l'hénaurme pour le lisse.
Le petit Nicolas - Tirard - **
Ah, le suivant, c'est un drôle de machintruc de 1954. Acheté que dalle récemment, je l'ai pris au hasard, sur le simple nom de Wellman. Track of the cat doit certainement catalogué comme western même si ce n'en n'est pas un (oui, ils ont des chapeaux, des chevaux, et ça se passe au XIXème s., et alors ?). Ce drame familial, donc, est une sorte de série B dans laquelle Wellman aurait pété un plomb du point de vue formel. Il a décidé de faire un film en noir et blanc, tourné en couleurs. Et c'est réussi de façon extraordinaire ! Seul un manteau rouge-qui-pète traverse l'écran au début du film. C'est totalement bluffant et bizarre. Bizarre aussi le personnage de Mitchum : un vrai gros con désagréable que tout le monde déteste et pour qui la rédemption semble impossible (la scène avec le recueil de Keats campe le personnage de façon extraordinaire). Les rapports entre les personnage sont dignes de la plus dingue des pièces de Tennessee Williams. Une mère mauvaise, un père alcoolo, un indien centenaire, une jeune première qui va essayer de déniaiser rapidement ce petit niais bien mimi, qui traîne ...
Attention, c'est un film à voir, vraiment, mais pas un chef d'oeuvre non plus : le personnage de l'indien est peu cohérent (et maquillé par le maquilleur de Régine), certains parti-pris sont un peu lourdingues, le chef op fait un boulot très inégal... Mais les défauts, réels, ne doivent pas vous rebuter face à ce film bien tordu.Track of the cat - Wellman - *****
Et je finis en beauté par un grand Truffaut, La peau Douce. Le film est un de sommets de sa filmo. Drame amoureux passionnant, filmé comme un polar sous l'influence Hitchcockienne (il réalisait alors ses entretiens avec le maître), le film est d'une fluidité incroyable. Françoise Dorléac est belle à tomber. On tombe. Pfff... Ce film a une classe incroyable.
La peau douce - Truffaut - *****
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