vendredi 21 mai 2010

Film Socialisme promenade

Nous y voilà, en pleine mer, dans le bouillon d'un monde qui prend le bouillon, dans la même galère de luxe, Titanic sans Iceberg, on se tape aux vitres en papillons, on se jette

"On va tous crever, on va tous crever, c'est la fin du mode et nous on faite la fête", chante Didier Super avec superbe, Godard ne dit pas autre chose, on sature, ça sature, ça bave et dépasse
Personne sur le pont pour assister au massacre, on s'enfonce dans la nuit noire comme la mer
pendant qu'à l'intérieur tout clinque blingue

les nymphes sont nocturnes et s'éclipsentles corps fatigués des souvenirs de fatigues de corps
les cafeterias des temples où de vivants(?) piliers devisent
Hell-as pour qui ?
Les garages ne réparent plus grand chose, et les biocarburants amènent les déserts, leurs lamas


c'est la fin du monde et nous on fait la fêteuuuh
Athena + Odessa

le long des promenades, des rêveurs solidaires

capitale de la douleur II

20.000 lieues, capitaine des mots


Film socialisme nous amène très loin, très haut pendant 40 premières minutes d'un rare génie où Godard mêle les sources, passe de la haute à la basse définition, capte, sature, crache le son. Le monde est dans un bateau, qui tombe à l'eau : le monde tombe dans un bateau à l'eau dans un bateau qui tombe. Seconde partie plus 80's, on y soigne pas la droite, on s'attarde un peu, un peu trop. Conclusion en style Histoire(s) et puis 'en va.

Maître, chapeau !

mardi 11 mai 2010

Nomad series


Libres de tous contrats, les cowboy Junkies se lâchent, hors de toutes pressions. Ils se lancent dans une série de 4 albums "nomades" sur leur propre label...
Le vol.2, Demons, sera un tribute à leur copain Vic Chesnutt, le vol.3, Sing In My Meadow est en débat et le vol.4, The Wilderness, un album de nouvelles chansons.
Le volume 1, Renmin Park, est l'ocasion pour ce killer du songwriting qu'est Michael Timmins de changer de latitude. L'album est inspiré par un voyage en chine et comprend deux covers (spécialité maison) d'artistes chinois !
ahh ! du nouveau chez les Junkies, du neuf, du neuf du neuf !

J'oubliais,... l'album est en écoute sur leur site

samedi 8 mai 2010

Orienté plein South


Baquetoubazix, dirait on en Goscino-gaulois !
ça faisait un bail que je ne vous avais pas amené au bord du fleuve, au bord du M-aïe-deubelesse-aïe-deubelesse-aïe-deubelpi-aïe, dirait-on en bobbygentro-ricain. Sur des terres, où notre bonne anglaise Dusty s'est dépoussiérée, dans des villes qui sentent bon le Dan Penn, le Muscle, le shoal, le Memphis, qui ont aussi quelque chose Tennessee, d'alabamesque, des lieux où on est bien, on l'on espère croiser Donnie Fritts bouffants des funky frites.
On fait le plein, on démarre, on y va, c'est parti.
Je ne sais pas où elle a enregistré cet album, mais ça sent bon, très bon, le sud,...
Je connaissais de Merry Clayton que sa participation à la géniale B.O. de "Performance".. J'aurais dû penser plus tôt à creuser le sillon, c'est du tout bon :
Merry Clayton - Merry Clayton
il est en vente à des prix exorbitants, mais en écoute là.

C'est ce qu'on appelle communément une tuerie.

vendredi 7 mai 2010

C'est tout vu : avril 2010


Le mois d'avril fut passé pour moitié loin de tout écran. J'ai peu vu, mais bien vu.

Fleur au fusil, je me suis un peu attaqué aux films de guerre, genre que je connais peu. Le dvd de Bach film "la bataille de Berlin" propose en réalité "Le dernier assaut", la dernière partie de "Liberation", la grande fresque d'Ozerov. Il est intéressant de voir la guerre filmée de ce côté là du mur. C'est de la superproduction soviétique, bien faite, rappelant parfois "Band of brothers"... La vision de cette petite heure est cependant bien gênée par une VF terrible (un acteur traduit tout ce que dit l'état major allemand, Hitler Eva Braun...). un edition correcte de toute la fresque pourrait se révéler intéressante.
Totalement différent, Red Badge of courage, est un drôle de film d'Huston. Point de vue interne, détachement, photo à tomber.. La (grosse) louche de propagande sur la grandeur du soldat, sur la mobilisation des troupes, ne gâche pas le plaisir de la mise en scène. Après un prologue en voix off lourdaud, Huston devient aérien dans le brume. Les acteurs, à l'exception du rôle principal, sont étonnamment modernes, dans leurs tronches et leur jeu. Un bon Huston, d'une petite heure là aussi. La copie de l'édition dvd (inédits fnac) est vraiment d'excellente qualité.

Liberation (Освобождение), Le dernier assaut ("la bataille de berlin") - Ozerov - ****
La charge victorieuse (red badge of courage) - Huston - *****

J'ai aussi vu un film d'Alan Parker, boursouflé, qui joue les Lynch de bazar.. Bizarrement, il y a écrit "Martin Scorsese" au générique.. Etrange... Martin, avec sa grande connaissance de la critique cinématographique,n'aurait pas fait ce travelling à la kapo, n'aurait pas montré, même dans un rêve, des cadavres des camps en cire, n'aurait pas mélangé Auschwitz et Dachau pour une fiction... Arghh.... Je n'ai aimé que les premiers plans, sur le bateau, très Hitchcockiens... Le reste est plus que gênant, c'est irritant, lourd, irresponsable, pesant.

Shutter Island - Scorsese - **

Je me suis payé un coffret Jerry Lewis, pour voir, vérifier les écrits godardiens d'alors. J'avais déjà vu "the Patsy" et "Dr Jerry & Mr Love", sans être emballé. J'allais donc sans a priori sur "Le tombeur de ces dames"... et ce fut délicieux. Plein d'inventions, et avec un peu moins de grimaces, Jerry réalise une grande comédie américaine, entre slapstick et comédie traditionnelle. On se surprend à penser à Donen, à Minelli. godard lui piquera l'idée des décors pour Tout va bien (que j'ai déjà vue chez Keaton, cependant.)Très bon film, conseillé. J'attaque donc un second, "Les tontons farceurs" plein d'enthousiasme.. et en sort affligé. Le film est minable, Jerry cabotine mal, et surtout rate complétement sa mise en scène. Si des gags inventés là ont été ensuite piqués par Blake Edwards (ici, et dans les autres Lewis, en nombre assez hallucinant), Edwards réussira leurs mises en scène là où Lewis les plante. Depuis (en mai), j'ai vu "the Bell boy", son premier film. Je n'ai pas ri une seule fois... "The ladies man" serait-il un one shot ? Son chef d'oeuvre ? Je verrai bien.

Le tombeur de ces dames (the ladies man) - Lewis - ****+
Mes tontons farceurs (Family Jewels) - Lewis - *

Comme on ne se refait pas j'ai vu un court du maître. Bon cru.
La paresse - Godard - *****

Les meilleurs films du mois furent le surprenant "Bob le flambeur", un "heist film" sans le "heist", un film de braquage qui se fout (comme son personnage) du braquage, l'essentiel étant le jeu, le plaisir de filmer, à l'américaine des cigarettes, du whisky et des petites pépées, se confronter à Paris de nuit,de jour. Il y a de grands films nocturnes, des grands films diurnes, Melville propose un film toujours sur le pont, de l'aube à l'aube, une partie de la matinée rejoignant le crépuscule.

Bob le Flambeur - Melville - *****

Et, bien sûr les amis, je poursuis ma découverte de la pentalogie fantastique MAnn/Stewart avec un Homme de la plaine de toute beauté, à la fureur tragique !

L'homme de la plaine (the man from Laramie) - A. Mann - *****