dimanche 4 décembre 2011

Qu'as-tu donc dans ton panier ?

Le croirez-vous ? Ce blog était à l'origine un blog de rock, et, du temps d' "Un violon, un jambon", nous vous dégottions des albums de derrière les fagots tous les jours.

Je n'ai, certes, plus le temps de disserter sur ces albums quotidiennement, mais, je les cherche encore...

Voilà, pour une fois, la (bonne) pêche de ces derniers jours...

Le premier est un certain Jeffrey Cain, il a enregistré en 1972 un "For You" qui mérite bien deux oreilles. Le gars tente un peu tout, folk ancestral de l'espace, blues triste à la voix aigue, kevincoyeneries, ballade à la Prine (Jesse Colin Young est dans les parages),... Un drôle d'album sacrément réussi toujours réédité :

Introuvable... sauf sur des blogs peu scrupuleux...




Autre découverte, un album longtemps obscur et récemment réédité par Raven de ce bon vieux Jerry Jeff Walker (dont on ne cessera de louer le "Bein' free"). Cet album sans nom de 1972 a tout pour plaire, dont deux reprises parfaites de Guy Clark. Et, sans surprise, il plait ! Riche, très bien produit, varié, c'est un album vraiment essentiel de JJW par lequel on peut attaquer l’œuvre de Mr Bojangles...



Enfin, le dernier, avec cette pochette parfaite, je ne l'ai pas écouté. Sorti en novembre il est déjà épuisé : Il s'agit d'un tribute à Guy Clark, avec, justement Jerry Jeff Walker, mais aussi Kris Kristofferson, Terry Allen, Lyle Lovett, Ron Sexsmith, un duo Emmylou Harris/ John Prine et plein d'autres sur 2CD : Tu m'étonnes que c'est épuisé en quelques jours ! Même si les tribute sont souvent des exercices désastreux, comment celui-là pourrait-il être mauvais ? Attendons, alléchés...



Un poil moins essentiel, un album anglais avec pedal steel, orgue, lorgnant vers Teh BAnd, avec des accents de Steve Young. Certains titres tiennent bien le coup, ça vaut une oreille. Le gars s'appelle Ernie Graham (et ça se trouve en cherchant un peu)

samedi 3 décembre 2011

C'est tout vu : octobre novembre

Comme le jour où, après avoir vu Pink Flamingos, j'ai dû accepter le fait qu'il n'existait plus d'autres films de John Waters à découvrir, Les affameurs sont la fin d'un cycle attaqué avec ce blog : la pentalogie de westerns de Mann avec Stewart est bouclée. & en beauté.
Ces mois ci, j'ai exploré un peu plus la filmo de Shinoda avec plaisir mais sans trouver aussi fort que "Fleur pâle", j'ai revu avec délectation "Le convoi" qui me donne du grain à moudre si, un jour, je reprends "Pas Billy The Kid" ; j'ai enfin aimé un Spielberg, peut-être parce que je n'aime ni Tintin, ni Spielberg.
Repulsion ne m'a pas attiré plus que ça, et les Raisins de la colère dans la "salle Danny Boon", avec des ados, ça ne passe pas.
Pourtant, à 15 ans, on peut être aussi une fille et un film formidable de Doillon, largement supérieur à mes attentes.

J'ai vu Kelly traverser New York, et j'ai aimé ça.
J'ai vu Batman noircir New York et je n'ai pas détesté ça.
J'ai vu Un Condor passer trois jours à New York, entrer dans les tours avec une folle maestria.
J'ai vu un film noir néo-réaliste caliente egyptien, je n'avais jamais vu ça.
J'ai vu un film double qui m'a mis une fièvre tropicale monstrueuse.
J'ai vu un terroriste filmé à distance juste
J'ai vu un Déluge sans dialogue, du toujours étonnant Olmi
J'ai vu Godard, Truffaut, Rohmer rater pour une fois les premières places ce mois ci
J'ai vu les films premiers d'une Dame

MAIS, avant tout, je suis tombé sous le charme de ce double DVD "Avant garde 1927-1937 - Surréalisme et Expérimentations dans le cinéma belge" édité par la cinémathèque belge et là, c'est à tomber ! Entre les montages précurseurs de zapping ou des histoire(s) du cinéma d'Henri Storck aux hallucinantes réussites de Charles Dekeukeleire, ces DVDs sont à voir, absolument ! Les films sont bien présentés, restaurés, accompagnés de musiques contemporaines souvent judicieuses. Ce serait donc fort dommage de découvrir un chef d'oeuvre comme "Combat de boxe" sur Youtube.
Bande-annonce, vous allez en tomber amoureux.





OCTOBRE

Les affameurs (Bend of the river) - Mann - *****
Assassinat - Shinoda - ****
Les raisins de la colère - ****
La fille de 15 ans - Doillon - *****
Repulsion - Polanski - ***+

Le convoi - Peckinpah - ****
La grotte des rêves perdus - Herzog - ***+
La guerre des espions - Shinoda - ****
Un jour à New-York - Donen & Kelly - ****+
Tintin et le secret de la licorne - Spielberg - *****

NOVEMBRE

L'incompris - Comencini - ***+
Tropical Malady - Weerasetakhul - *****
The Dark Knight - Nolan - ***+
Gare Centrale - Chahine - ****+
Divers films d'Alice Guy (1897-1898-1899) - ****
Images d'Ostende - Henri Storck - ****
Pour vos beaux yeux - Storck - ****+
Histoire du soldat inconnu - Storck - ****
Sur les bords de la caméra - Storck - *****
Combat de Boxe - Charles Dekeukeleire - ***** (chef d’œuvre)
Visions de Lourdes - Charles Dekeukeleire -****
Carlos (version mini série TV) - Assayas -****+
La Genèse : la création et le déluge - Olmi - ****(déluge)
Impatience - Dekeukeleire - *****
L'introuvable (the thin man) - Van Dyke - **+
L'histoire d'Adèle H - Truffaut - **+
Vladimir et Rosa - Groupe Dziga Vertov (Godard/Gorin) - ***+
Les 3 jours du Condor - Pollack - *****
Le rayon vert - Rohmer - ***

Fais pas ci, pais pas ça - saison 4. ep. 1-6 - ****
Breaking Bad, saison 3
****

lundi 17 octobre 2011

Du livre de chiottes comme genre noble (+ teaser)


S'intéresser à la littérature, ce n'est pas seulement prendre en compte le livre, cela, la poésie sonore nous le rappelle depuis 50 ans, en instituant la littérature debout, face à ses destinataires. S'intéresser à la littérature avant tout, tous genres confondus, c'est s'intéresser à l'écriture (porte ouverte défoncée).
& l'écriture ne peut être envisagée sérieusement sans réfléchir à sa réception : lecture ou restitution publique.
Il faut réfléchir aux conditions de réception d'un texte lorsqu'on le produit car communiquer, ce n'est pas qu'émettre, et écrire de la littérature demande de réfléchir au canal, au bruit, à la destination & à la réception.

Parlons lecture.
On peut lire au chaud dans son lit, assis dans un fauteuil, allongé sur une serviette de plage, avachi sur un transat. Voilà.
Nous venons de présenter la raison pour laquelle la littérature s'est retrécie sur une forme, le livre et un genre, le roman.

Quand, soudain, le corps frappe à la porte de la littérature, pressé comme pas deux : il est un lieu où une bibliothèque différente peut prendre place : les chiottes.

Le chiotte (oui, singulier pluriel) a sa propre littérature, une sélection implacable induite par le lieu : une littérature adaptée à la littérature fragmentée, loin du roman au long cours.
S'installent alors : Poésie de tous siècles, dictionnaires de tout et de rien, petits strips de BD, guides, manuels, almanachs, Pensées (Pascal inclus), revues poétiques, etc.

Le livre de chiottes doit pouvoir être ouvert à n'importe quelle page, arrêté en route, repris plus tard.
Au lit la narration narrative en forme longue, romans et nouvelles !
"Aux chiottes, la poésie !" indiquait BoXoN sur les murs de la Galerie Meyer à Marseille, après avoir remplacé la porte des lieux par des rubans de chantier . Attention travaux. En effet, oui, le recueil tient là où le roman s'effondre. La poésie doit investir ces lieux, sa place forte naturelle.
Au diable, les afféteries et les chichis, la poésie peut tenir le siège : le fait d'y déféquer s'affecte en rien la qualité de la littérature qu'on y lit. Pas plus qu'un lit ferait d'un roman un somnifère ou qu'un transat une crème solaire.

Il faut ainsi penser les livres. Personnellement, je pense que mon "Pas Billy the kid", comme "Le Zaroff" y ont toute leur place, bien plus que coincés dans une belle bibliothèque d'un salon cosy. Ils peuvent y être lus par bribes, après (ou avant) la lecture linéaire complète. Telle est l'idée forte de la notion de recueil : une double lecture possible, complète ou fragmentaire ; linéaire ou aléatoire.

Voici une liste de 20 "livres de chiottes" parfaits, poétiques ou non, littéraires ou pas :

Alcools, Apollinaire
Poésies, Rimbaud
Œuvres poétiques, Tarkos
Pièces détachées, anthologie choisie par JM Espitallier
Toute l’œuvre de Nicolas Tardy, parfaite.
Dictionnaire des idées reçues, Flaubert
Maurice et Patapon, Charb
Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation, Louÿs
Nouvelles en trois lignes, Fénéon
Dictionnaire du pire, Legrand
L'almanach Vassiliou
Le cantode du Lobelisque, André Martel
Coupe Carotte, Lucien Suel
Guide des films, Tulard
Lettres de non-motivation, Prévieux
13427 poèmes métaphysiques, Blaine
Brèves de comptoir, Gourio
La vie de poète, Dumoulin
Manuel de survie, Piven & Borgenicht
Godard par Godard


Une maison d'édition ? L'attente
Revues ? Ouste, BoXoN, Tina

Vous pouvez, dans les commentaires, faire vos suggestions pour agrandir nos bibliothèques.

Enfin, ce post est l'occasion idéale, pour vous annoncer que, le 7 décembre, sort mon nouveau livre composé de 500 mini textes tenant dans un 10x15 de 120 pages environ. Avant ou après Noël, vous saurez où le mettre, il y aura sa place, comme un bordeaux dans un verre à Bordeaux, un champagne dans une flûte, j'espère que ces microfilms, chez vous trôneront...



Voilà les 4 premiers, en teaser :

La dégelée
Congelé à sa naissance par sa mère qui niait sa
grossesse, Jean-Pierre revient à la vie quarante ans
plus tard. Toutefois, il va rapidement être complexé
par son prénom, un peu passé de mode.

Trottons, ma tatie !
Accusée d’avoir violé le postier, Yvette joue de sa
vague ressemblance avec Michel Drucker pour
attendrir le jury par ses petites mines. Son neveu
Manolo, un être mi-nain mi-poney, va tout mettre
en oeuvre pour sortir sa « Tatyvette » de ce mauvais
pas…

Gipsychose
À la suite d’un stupide accident domestique qui le
laisse brûlé au troisième degré, Ronald, un laveur
de pare-brise roumain de 13 ans, développe
d’étranges dons de voyance. En serrant la main de
Bruce Hortefire, un flash poilant le traverse : il voit
son imminente reconduite à la frontière traitée sur
le mode auvergno-comique.

Donne la papatte
Que d’émotions dans ce film retraçant la rencontre,
entre chien et loup, entre Frédéric Lefebvre et
un chien-loup.

mercredi 5 octobre 2011

Le crevard céleste


Il ne restera rien de lui.
L'homme va crever, on va le pendre.
C'est un crevard, un pauvre écrivain sans le sou, qui n'a plus qu'une chose, des dettes, des ardoises dans les bars, les cafés. Cet homme des tavernes le sait, il ne laissera rien, il n'en restera rien.
Il fait par conséquent la seule chose à faire : son testament.

Puis il s'éclipse, disparaît, pouf, le magique dragon, on perd sa trace.
Plus de trace derrière cette trace, ce testament.
Ainsi vécut, disparut, apparut François Villon.


Et là, Vlan, on nous sort le remake ce mois-ci chez LaureLi, Villon II, le retour. Il est back in town et il n'est pas content l'highlander, il a soif, de vengeance et de binouzes.

Mais ce Villon II est malin, ce n'est pas de la fripouille rance à la Jacquouille, il revient du moyen-âge à la page équipé comme il faut, tout refait, et bien fait. Cave & grenier.

Son nouveau nom ? Manon Christophe.
Son nouveau livre ? Le testament, pardi.
Et c'est parti...

Oh puis ,non, il nous faut partir sec.
et s'imbiber avec.
Gouleyer encore un gorgeon avant de s'y attaquer, s'imbiber goulûment, s'en jeter
un
deux
un, deux, trois


Bien sais, se j'eusse étudié
Ou temps de ma jeunesse folle,
Et a bonnes mœurs dedié,
J'eusse maison et couche molle.
Mais quoi? je fuyoie l'école,
Comme fait le mauvais enfant.
En écrivant cette parole
A peu que le cœur ne me fend.
Le dit du Sage trop le fis
Favorable, (bien en puis mais!)
Qui dit: "Ejouis toi, mon fils,
En ton adolescence." Mais
Ailleurs sert bien d'un autre mets,
Car "jeunesse et adolescence",
C'est son parler, ne moins ne mais,
"Ne sont qu'abus et ignorance."
"Mes jours s'en sont allés errant
Comme, dit Job, d'une touaille
Font les filets, quand tisserand
En son poing tient ardente paille."
Lors, s'il y a nul bout qui saille,
Soudainement il le ravit.
Si ne crains plus que rien m'assaille.
Car a la mort tout s'assouvit.
chez Villon, devient Manon :

Certes, si j'avais étudié quand j'étais jeune
et si j'avais été plus raisonnable
j'aurais maintenant un bel appartement
et un lien bien douillet
mais je préférais courir les filles
et boire des coups

mes jours sont partis en fumée
exactement comme dit la chanson
telle une clope qu'on allume
et que voilà déjà consumée :
il ne reste bientôt plus qu'un mégot

je n'ai donc plus rien à craindre
la mort viendra sans tarder tout liquider


Et nous voilà bien. L'affaire est belle. Nous retrouvons Villon, ses tavernes, clins d'yeux et blagounettes privées, nous retrouvons sa vigueur vitale insufflant à la mort plus de vie que de lamentations chouinardes.
Pour le même prix, Manon nous offre, en plus,
Manon, mais pas en bonus,
en double bien senti, recollant sur les beuveries finales du poète pré-pendouillé notre jeunesse enfuie, partie dans le vent, fondue comme neige, gerbée comme un moine trappiste de Jeanlain, en 1664.
Manon traduit
mais pas only,
il rajoute sa sauce. Il actualise, certes, lexique et références mais il est bien malin et s'attaque au vers villonesque pour le démonter, lui arracher son beau rythme médiéval impossible à imiter sans tomber dans la vieillerie, sans vouloir imiter le père François. Par conséquent, il prosifie le vers, le manonise sauce Manon, en fait sa chose, domptée en bête indomptable, éprise de la liberté du scélérat.
Sans compter que l'édition est belle, incluant un bon vieux Pastiche 51 que Manon m'avait servi, on the rocks, du temps de nos jeunesses, dans mon TAPIN où boxon tenions notre état. Tout ça sous une couverture parfaite de Vincent Sardon, avec des squelettes, ce qui, vous le savez, ne peut que me seoir.
Et pointe alors l'envie irrépressible de sortir, corde au cou, dans la nuit s'en jeter un dernier, avant la route, avec Vincent, François, Christophe, et les autres...

C'est tout vu : août-septembre 2011


It's been a while, ça fait un bail, crocodaïle.
Mais mieux
vaut un post
short
comme un mini-short
que pas de post
du tout,
ce ne serait pas décent.

Alors, pour résumer la situation :
1) "Fleur pâle" de Shinoda, c'est bon comme du Melville, en japonais. Vous aimez le whisky, vous avez goûté les Nikka ? Voilà. C'est le film nouvelle vague, version Nikka. From the barrel, 52°
2) "Funny people" est bien mieux que je ne pouvais l'imaginer. Le top d'Apatow qui me convainc enfin comme réalisateur.
3) Le Guiraudie vu n'était pas à la hauteur des espérances levées par "Le roi de l'évasion"
4) Ophuls, c'est quand même un peu du Von Sternberg corseté à mort, cadré carré sur un système, bien foutu mais sans la folie furieuse du père Joseph.
5) Sturges (Preston) a une patte extrêmement personnelle dans la comédie ricaine, où la screwball la plus folle se frotte au réel le plus noir. Excellent.
6) Ermanno Olmi : Je t'aime. Même dans un film à sketch rapide.
7) Chabrol a des biches presque bergmaniennes. Un des meilleurs chacha vus.
8) Ne jamais oublier que René Clair fut très grand à ses débuts, aventurier fou, compagnon dada. On aura toujours trop tendance à suivre les avis de nos amis jeunes turcs des années 60 face à ses vieilleries pour le juger trop vite.
9) Dans la série "j'ai testé pour vous les films de Jerry Lewis à mes risques et périls", Cinderfella (Cendrillon aux grands pieds") de Tashlin fait partie des vraies bonnes surprises de sa filmo.
10) Avec "Fleur pâle", l'autre grand film vus ces deux derniers mois est cet incroyable "Naufragés de l'île de la Tortue" qui, même s'il se délite un peu vers la fin, contient d’extraordinaires moments de cinéma, des plans incroyables et une liberté rare.
11) pour Welles, Allen, Rohmer, etc, je me contenterai des notes ci dessous.




AOUT


Agora - Amenabar - ***
Délire express - D. Gordon Green - **+
Fleur pâle - ***** (chef d'oeuvre)
Sullivan's travel - Preston Sturges - *****
Pas de pitié pour les braves - Guiraudie - ***
La ronde - Ophuls - ***+
Le rêve de Cassandre -Allen - *****
La femme de l'aviateur - Rohmer - ****+
Invasion Los Angeles (They live) - ****+ - Carpenter


Septembre

Macbeth - Welles - *****
Funny People - Apatow - *****
Entr'acte - Clair - *****
Cendrillon aux grands pieds (Cinderfella)- Tashlin- ****
Le plaisir - Ophuls - ***+
The Lady Eve (Un cœur pris au piège) - Preston Sturges - ****+
Ce plaisir qu'on dit charnel - Nichols - ***+
Pravda - Godard (& Roger) - ****
Les mains en l'air - Goupil - ***+
Tickets - Olmi/Kiarostami/Loach - ****+ (5*/3*+/4*+)
Les Biches - Chabrol - *****
Les naufragés de l'île de la tortue - Rozier - ***** (chef d’œuvre)

L'espion qui m'aimait (the spy who loved me) - Gilbert - **+

samedi 13 août 2011

Bien à fond dans le Fionn

Fionn Regan est de retour. Peu après un second album, plus rock, décevant, il nous refait le coup du premier et il sait le faire, ce coup, il maîtrise ça comme un dingue, ce coup de nous faire le coup du gars qui fait le coup de lâcher du songwriting de malade comme un malade. Car, malgré son nom bizarre, son prénom ridicule en France et sa drôle de coiffure, Regan est un des songwriters les plus inspirés de ces dernières années. "End of a century" ne comprenait que des watchefandechichourle de putain de bonnes chansons et "100 acres of Sycomore" nous refait le coup du coup du malade de malade. L'influence Dylannienne est toujours forte et "List of distraction" tiendrait bien le coup au bras de fer contre "The girl from the north country" du vieux Bob.

Et pour que je m'enthousiasme pour un anglais, c'est qu'il sait écrire, ce cochon...

Peu d'extraits de "100 acres of Sycomore" sont sortis en vidéo, il faudra se contenter de ce live dans une voiture, aux légers accents Coheniens. La voiture ne peut malheureusement accueillir les belles cordes graves présentes sur la version enregistrée...




L'album sera écoutable dans 2 jours sur les sites habituels...

mercredi 13 juillet 2011

C'est tout vu : juin 2011


Juin a commencé par une course en slip à travers les forêts et s'est terminé par un serpent albinos dérangé du bide.
Le roi de l'évasion d'Alain Guiraudie est un film neuf. Un film d'une liberté incroyable, un karcher à cliché, qui fait un bien fou. On y voit enfin ce que l'on ne voit jamais au cinéma (et pas seulement français) : une beurette qui ne joue pas le rôle d'une beurette, un vendeur de tracteur homosexuel, les villas neuves de la campagne française, les cafés qui servent des assiettes de charcuterie, un jean moulant le gourdin d'un vieux,... Le film est à la fois proche de la réalité la plus solide et, en même temps, totalement fantasque, nous embarquant, entre autres, dans un trafic de dourougne, une racine qui donne envie de baiser et qui fait courir vite. C'est un film aussi fou et libre qui mêle l'audace de John Waters, la fuite en avant de Pierrot le Fou, les paysages de Depardon.. C'est un film unique et hilarant. Un cliché ridicule de critique a fait qu'un jour l'adjectif "Jouissif" s'est retrouvé partout, n'importe comment. Il serait, pourtant, pas si mal dans ce cas là... "Le roi de l'évasion" est en tout cas jouisseur en diable et cette jouissance constante et totalement communicative. J'adore !

Qui m'aime me suive est un film raté et très décevant de la part d'un gars qui avait pourtant su réussir une comédie pas trop mal (Nos enfants chéris).

My Own private Idaho n'est pas le Van Sant le plus réussi, c'est encore un peu truqueur, avec des tics 90's... Mais ça promettait alors de belles choses qui sont effectivement arrivées ensuite... L'influence (ou la proximité) d'Hal Hartley, peu évidente ensuite, est pourtant évidente

Cyrus dépaute et épate par son décalage avec ses modèles. Jouant avec les codes (et les acteurs) des comédies Apatow, McKay tout en biaisant le regard, le traitement. les réalisateurs jouent sur les attentes, les déçoivent et proposent à la place un ton plus doux, léger, totalement inattendu. Les acteurs sont parfaits et montrent là encore une palette différentes de leurs rôles habituels. La réalisation est intéressante, proposant deux trois inventions personnelles. Une très bonne surprise !
Peter Ibbetson est un autre grand film, une féerie réaliste et réussie, sobre et enlevé, un magnifique classique ! L'onirisme qui me gongle habituellemnt est ici parfaitement maîtrisé car fondu dans la réalité. Gary Cooper est plus parfait que jamais.

Le mois fut beau, car Côte 465 est également un putain de bon film. Je continue ma découverte de la filmo de Mann et ce gars impressionne à chaque fois. Après avoir réalisé des westerns parfaits, des films noirs exemplaires, il claque un film de guerre sec, sobre et nickel.

Shane est bon, mais sa réputation est telle que je fus un poil déçu, malgré ses qualités évidentes.

Enfin une déception. J'ai misé souvent, notamment sur ce blog, sur le potentiel de Jared Hess. Mais Gentlemen Broncos, malgré ses choix délirants, son délire graphique, déçoit. Après avoir proposé autre chose avec Super Nacho (Nacho libre), il retourne au bercail de Napoleon Dynamite, mais, il a beau l'agiter comme un dingue, la mayonnaise reste liquide, un truc a foiré en route. Une question de proportion des ingrédients, certaienemnt. Trop de délire, des freaks trop freaks, et à côté des blagues qui font plouf... (à l'exception de ce formidable serpent blanc au transit intestinal dérangé)...
JUIN
Le roi de l'évasion - Guiraudie - *****
Qui m'aime me suive - Cohen - *
My own private Idaho - Van Sant - ****
Cyrus - Duplass & Duplass - *****
L'homme des vallées perdues (Shane) - Stevens - ****

Certains l'aiment chaud - Wilder - *****
Peter Ibbetson - Hataway - *****
Côte 465 (Men in war) - Mann - *****
Gentlemen Broncos - Hess - **+

samedi 11 juin 2011

Puissance de la parole, Made in USA

Auteur de 4 albums, un fantastique et 3 introuvables, Dick Rosmini a surtout joué de la 12 cordes et du banjo pour Phil Ochs, Van Dyke Parks, Jackie De Shannon, Malvina Reynolds, Hoyt Axton, Doug Dilard, Rick Ruskin, Larry Murray, Cyrius Faryar... Bref, il a posé sa patte sur de nombreux grands disques de la période Folk d'Elektra...

En cherchant ses trois albums décidément introuvables, j'ai trouvé, en googlant "Richard Rosmini", ce film d'entreprise pour AT&T (le France Télécom U.S.) dont il a composé la musique, entremêlant sons électroniques de 1974 et banjo classique.

Rosmini est souvent présenté comme un précurseur important de John Fahey et consorts... Cette drôle de B.O. rajoute une bizarrerie à sa légende.



(Le chef d'oeuvre qu'est son premier album est toujours en écoute sur deezer)

mercredi 8 juin 2011

C'est tout vu : mai 2011


Autopsie d'un meurtre (anatomy of a murder) - Preminger - ****+
En route pour la gloire (Bound for glory) - Hashby - ****
La rue de la mort (Side Street) - Anthony Mann - *****
Hot Fuzz - Wright - *+
Association criminelle (The Big Combo) - Lewis - ****+
L'enfer est à lui (white heat) - Walsh - ****+
Les derniers jours du Disco (last days of Disco) - Stillman - ****
Le Silence - Bergman - **+
Un si doux visage (Angel face) - Preminger - ***
Sunday - Nossiter - ***+
Le fleuve sauvage (wild river) - Kazan - *****
Sabrina - Wilder - *****

Soit, si l'on résume, plusieurs films noirs dont deux Preminger plus ou moins bien faits, un "Big Combo" plutôt efficace , un Walsh réputé à juste titre, et un formidable Anthony Mann : La rue de la mort. Mann m'épate encore et ce film noir se place juste à côté de ce qui est peut-ête son chef d'oeuvre, ce"Marché de brutes" qui me hante encore...

Mais aussi
un film pas trop mal sur Woody Guthrie, une comédie anglaise très décevante et donc...

Sunday, un film plein de défauts, de tics très "ciné indé ricain des 90's", mais qui possède un charme tenace et certain.

Les derniers jours du Disco, bon film, mieux maîtrisé mais moins original, il est finalement plus proche d'un Mike Nichols que d'un Woody Allen comme annoncé. James Gray fera mieux, plus tard.

Sabrina, un très beau Wilder, dans un transfert DVD très contrasté et net, bien supérieur à mes attentes. Il rejoint mes Wilder préférés, doublant Double Indemnity.

Autre visionnage marquant, celui du Silence de Bergman qui fut, contre toute attente, un calvaire. Film réputé d'un cinéaste dont j'ai aimé tous les films vus jusqu'alors. Je m'attendais à un film riche, vivant et libre comme le sont "Persona", "La nuit des forains", "Monika",... La première séquence m'a scotché, je me suis cru devant le plus grand film du monde... puis, peu à peu, plan de 2 minutes sur plan de 2 minutes, j'ai lutté physiquement contre le film, faisant des pauses pour somnoler afin de mieux reprendre le cours du film. La longueur d'un plan ne m'a jamais dérangé, c'est dans ces instants que les vérités arrivent, débordent, que quelque chose se passe ou se crée. Mais là, je n'ai rien vu naître, je voyais tout mourir et le cadrage superbe s'y épuiser... Quant à cette étrange idée très partagée chez les grands (et les petits) cinéastes de placer des couloirs et des nains dans des séquences oniriques, c'est une constante que je ne comprends pas... Ma première déception Bergmanienne...

Enfin, si un cinéaste adoré déçoit, un autre se révèle. J'avais adoré, ado, "America America" de Kazan. Dès lors, ce fut déception relative sur déception relative. Même le fameux "Splendor in the grass" ne m'avait pas plu au delà... Il en est tout autrement de ce magnifique "Fleuve sauvage", filmé sans l'hystérie habituelle de Kazan, avec calme et volupté. C'est un film tout en nuances, à la photo superbe. Il prend son temps, le donne, fait naître la nature du studio. Et il révèle comme une grande actrice Lee Remick, bien plus convaincante que dans "Autopsie d'un meurtre". Elle ne laisse pas le cœur du spectateur indemne, elle l'emporte, sauvage...

mercredi 11 mai 2011

On se prosterne tous devant le maître !


Randy, c'est ma découverte de la musique, du rock, à 16 ans.

Randy est une de mes rares idoles du rock, avec Phil Ochs, Springsteen et Tim Hardin.

Et quand Randy chante Randy Newman, seul au piano, pour la deuxième fois, c'est à tomber par terre. Certaines chansons de "Trouble in Paradise" ou "Faust" sont ici bien supérieures aux versions initiales...

C'est magnifique.
C'est tout ce que j'aime.

Alors, franchement, au lieu d'acheter des conneries d'albums de barbus ou de filles à la con avec des coupes déstructurées, au lieu de tenter tel chanteur prometteur, telle réédition moisie, au lieu d'acheter à manger du jambon ou des bananes, au lieu d'acheter de l'essence ou du lait pour bébé, il y a des trucs plus importants à faire : écouter ce dernier album. Puis aller prier Randy dans la rue, baisant le sol et remerciant Dame Nature d'avoir créé ce gars. Randy, je t'aime, je veux te faire des enfants et devenir l'ombre de ton ombre de ton chien (sauf si c'est un épagneul, je n'aime pas les épagneuls).

Ah oui, il faut acheter Randy, lire le livret et se marrer en lisant les paroles.

Si vous ne devez écouter qu'un album cette année, pariez là-dessus.
http://www.deezer.com/listen-10689599

Tout commence en plus par "dixie flyer", la chanson qui a le plus tourné sur mon walkman, sur mes chaines hifi, dans ma tête.

La vie est belle : Randy est de retour. Et tous les autres albums semblent ridicules à côté.

mardi 10 mai 2011

vrac

Il nous faut partir en vrac, car en vrac accumulé le bordel, tout ce bordel attend, tout ce qu'on a entreposé de partout afin d'en parler ici alors que, oui, c'est évident, on n'en parlera plus en détails, le temps a manqué quand le soleil était court et les barbeucs et apéros remplaceront bientôt le temps passé à faire ces billets, ce sera l'été.
Alors partons en vrac.
Sur papier, je n'ai donc pas parlé de la sortie du dernier numéros de BoXoN, où j'attaque ma série microfilmique. Un beau numéro à la couverture 100% pure laine photocopiée, où l'on y trouve du monde en forme. La revue, après 14 ans, a encore du jus, du noir, du blanc et de la poésie comme on la fait par chez nous, sans chichis, mais quand même assez churros, riche en calories.
Sur papier aussi, on inverse les visions moustachues et on regarde"Le Ciel vu de la terre", paru chez Inculte ces jours. Je m'attèle au halo orange nous masquant, par volonté politique, le ciel étoilé. On y retrouve, là encore du beau monde, en forme, allez y jeter les yeux, par deux.
Sur pellicule, je reviendrai dans mes "c'est tout vu", sur un noir d'Antony Mann.
Sur disque lazer (oui, avec un z, comme dans les étals d'alors), on peut jeter ses oreilles sur le nouvel album de "Singing adams", ex "Broken family band", qui avait déjà sorti un excellent album solo. Le nouveau est bien.



On peut surtout se préparer à la bataille des belles : des nouveaux albums des trois meilleures chanteuses country actuelles sortent cette année. La reine Gillian se fait encore attendre, mais Sarah Jarosz,à peine 20 ans, vient de présenter son deuxième album en pré-écoute... Elle prend l'avantage...
Eilen Jewell, prête à bondir, dégainera en juin. Plus radine, elle n'offre qu'un titre en pâture, un titre juste, simple et limpide qui annonce un album évident : Queen of the minor Key.

Dans les vieilleries, je découvre sans déplaisir, au contraire, John Stewart, notamment l'album Willard ou California Bloodlines.
Je creuse aussi la disco solo de Chris Sutherland de Cerberus Shoals et des fabuleux Fire on Fire, le EP vaut surtout le détour, notamment pour une chanson, Grumblin', dont on trouve une meilleure version encore en live ici.

Mon vieux compagnon de Walkman est également dispo sur deezer. J'ai toujours considéré cet album comme le meilleur album pour walkman. Je ne sais pas s'il marche aussi bien aujourd'hui, sur les lecteurs MP3, sans faces, et sans obligation de tourner en boucle...

Je vous conseille aussi le tome 2 de la Nomad serie des Cowboy junkies, consacré cette fois ci au répertoire de Vic Chesnutt...

Allez, basta !

jeudi 28 avril 2011

C'est tout vu : février, mars, avril 2011


J'aime poster avec régularité...

Février

La corde - Hitchcock - ***+
OSS117, Rio ne répond plus - Hazanavicius - ****+
New York New York -Scorsese - ****
Les Trois ages - Keaton - *****
La maison des bois (7x50min)- Pialat - **
The Palm Beach Story - Sturges - *****
Trois bébés sur les bras (Rock a bye baby) - Tashlin - ****
Le Kid en Kimono (the geisha boy) - Tashlin - ***+
Le désert rouge - Antonioni - **+

Une femme est une femme - Godard - *****
Le zinzin d'Hollywood (the errand boy) - Lewis - **


MARS

Potiche - Ozon - ***+
Une question de vie ou de mort (a matter of life and death) - Powell & Pressburger - ***** (chef d'oeuvre)
Pique nique en pyjama (the Pajama game) - Donen - *****
Je suis un aventurier (the far country) - Mann - ****
Les chats persans - Ghobadi - **+

Sept ans de reflexion - Wilder - ****
Aventure dans le grand nord (Island in the sky) - Wellman - ****+
Rumba - Abel Gordon Romy - **+
Règlements de comptes (the big heat) - Lang - ****+

E.T., l'extraterrestre - Spielberg - ****

AVRIL

Nancy Drew - Fleming - ***+
Le facteur sonne toujours deux fois - Rafelson - *****
Les citronniers - Riklis - ***
L'étrange incident - Wellman - ****+
L'imitation du Cinéma - Marien - *****
Faisons un rêve - Guitry - **

12 hommes en colère - Lumet - *****
Planet stupid (Idiocracy) - Judge - ***+
Au delà du Missouri - Wellman - ***+
La vie passionnée de Vincent Van Gogh - Minnelli - ****+
LA ville abandonnée (Yellow sky) - Wellman - *****



Pour résumer, j'ai retrouvé Lewis en forme, encore, puis fut déçu, encore.
Je découvre peu à peu Wellman sans déception, mais sans enthousiasme, jusqu'à un formidable Yellow sky qui s'impose comme un des meilleurs films vus cette année aux côtés de l'extraordinaire "Une question de vie ou de mort" (photo) de Powell & Pressburger d'une folie et d'une invention incroyable. Les grosses déceptions viennent d'un Antonioni, qui n'est pas passé, des "Chats persans" bien ordinaires, et les 7 heures de la maison des bois de Pialat qui, à l'exception du moment où Pierre Doris reprend (très bien) du sucre, ne vaut pas du tout les louanges entendues ça & là. Guitry déçoit aussi, mais ce n'est pas du cinéma, ça. Si ?

Les bonnes poilades sont signées Keaton, Sturges et Mike Judge

Autre beauté du trimestre, "L'imitation du cinéma" de Marien, qui contient les plus beaux plans de bouche du cinéma.

Il va falloir poster un peu plus pour annoncer BoXoN 26, "Le ciel vue de la terre"(inculte), et pas mal d'albums découverts...


samedi 12 février 2011

Albums de 2011 - Part I



Petit topo rapide sur les albums sortis cette année sur lesquels j'ai posé une oreille... Je prendrai le temps, peut-être, un jour, pour dire un mot des meilleurs...

Au 12/02, les meilleurs sont :

  • Dignes d'un top de fin d'année :



  • Bien :en écoute sur Spotify
Iron & Wine (deezer)
  • Pas mal :
  • Bof :

Pas top :

Cagadou (sachant que les grosses merdouilles ne seront pas citées) :







jeudi 10 février 2011

c'est tout vu : janvier 2011


Petit post rapide, et commentaires superficiels...

Persepolis - Satrapi & Paronnaud - ****+
Revu avec plaisir, même si je le trouve toujours un petit peu trop bavard


Bright star - Campion - ****
C'est choli, élégant et j'aime bien John Keats. Je lui reprocherai l'approche picturale, trop attendue pour cette époque là. Ferran s'en sort mieux en la jouant plus roots.

Crazy heart - Cooper - ****
Film sans surprise et de peu d'intérêt. Et pourtant, on se fait prendre. Non par le scénario, bien réchauffé, mais par Jeff Bridges qui sauve tout le film. Il fait son Kristofferson presque mieux que KrisKris. Il ne trône pas pour rien dans la belle bannière de ce blog. La country y est bonne, Bingham est de l'affaire.

Ten - Kiarostami - ****
Malgré des maladresses du dispositif, dans une ou deux séquences, le film est réussi, il nous mène à peu près, là où il veut nous mener.

Polyester - Waters - ****
Pleurons, baby, c'était le dernier long métrage qu'il me restait à voir pour finir sa filmo. Ce n'est pas le plus réussi : moins trash que d'autres, moins léché que certains, c'est un film charnière. Mais, bien sûr, du Waters me ravit toujours.

La brigade du texas (Posse) - Douglas - *****
Un des films du mois ! Surprenante seconde et dernière réalisation de Kirk Douglas que ce western tardif ! Le scénar est calé et Douglas fait bien mieux que de simplement le mettre en image. Un grand et bon western et un bon film. Seul l'acteur principal est un peu chèvre.

Jesus Camp - Ewing & Grady - ***+
Effrayant.

Un Americain à Paris - Minnelli - ****+
Que dire sinon de la paraphrase : "it's wonderful, c'est merveilleux". Vu en VF, hélas.

Klute - Pakula - *****
Du pur Pakula 70's : froid, distant, graphique et invraisemblable.

Le Bal - Scola - *****
Oh le beau film que voilà . Malgré son origine théâtrale forte, Scola en fait un film. Et ce qui a vieilli, le rend plus patiné. Scola mène la danse, avec sa finesse. Le film nous rappelle qu'avant Berlusconi, on pensait "grande classe" au son du mot Italie.

Sans Sarah, rien ne va - Stoller - *****
American trip (get him to the Greek) - stoller -***
Une pochade apatowienne et sa suite, ou plutôt son spin-off. Passons sur le second, moins réussi. Le premier pourrait servir de mètre étalon de la touche Apatow : un film triste, grave, mélancolique avec de gros morceaux de grosse poilade. Dans les productions Apatow, j'ai toujours défendu la patte de l'auteur (celle de McKay notamment, assisté de Ferrell) quand d'autres avançaient la seule patte du producteur-réalisateur Apatow. Ici, il me faut bien reconnaître la marque d'Apatow dans cette réalisation de Stoller. Un excellent cru de ce nouvel âge d'or de la comédie américaine.

jeudi 20 janvier 2011

(D)on sans Phil ?


Don sans Phil, pensiez vous, c'est un peu comme Garfunkel sans Simon, comme Tina sans Ike, comme Ike sans Tina, comme Lennon sans Macca ou comme Delanney sans Bonnie, comme Bonnie sans Clyde ?
Eh bien non ! C'est autre chose.
A première écoute, il y a un manque.

Un gros manque.
On se dit que manque un Phil.

Puis, on comprend que c'est un autre manque qui hante Don, un manque de poudre. Don, en sevrage, est en pleine descente tout au long de cet album à la lenteur incroyable.

A première écoute, il y a un malaise.

Un gros malaise.
On se demande si on est face à une merveille ou à une bouse variètoche.

Puis on comprend le malaise. L'album évoque parfois Fred Neil, Nilsson chantant Newman ("Omaha") ou pas ("Only love"), Van Dyke Parks ("Safari"), Tim Buckley ("Baby I love you"), Tim Hardin ("dont drink the water")... C'est un album difficile par sa lenteur, sa molle bizarrerie (le très étrange et pour autant flyingburritossien "thinking it over"). Mais c'est un album. un vrai, un bon, avec Ry Cooder, Spooner Oldham, George Clinton, Scott McKenzie...

Un drôle de truc qui sent les tripes, la fin de règne, la fin de trips.

Il y a un Don, brothers.

Essayez donc, gare à la descente : http://www.deezer.com/listen-4879293

mardi 18 janvier 2011

Fénéon se fout du monde

Félix Fénéon serait, avec Paul Adam et Jean Moréas, l'auteur de ce "Petit Bottin des lettres et des arts" assassin.

Le doute est peu permis quand on lit les entrée "Nadar" ou "Sarah Berhardt" : Fénéon est à l'oeuvre, avec son génie du raccourci cinglant.
c'est une merveille de méchanceté et un beau recueil de saloperies comme notre siècle n'en produit plus.

ça donnerait presque envie de se lancer (avec qui ?) dans une telle entreprise aujourd'hui :

Alexandre Jardin : écrivain comique, acteur tragique.
Yann Moix : Cinéaste, écrivain, Moix a plusieurs cordes à son arc. Le problème est que, n'ayant pas d'arc, il ferait mieux de se pendre avec.
Michel Houellebecq : personnage secondaire de Derrick monté en neige.
Anna Gavalda : dialoguiste française.

etc...

Dooleng doooleng dooleng




Alors que l'immense, le formidable et toujours sous-estimé Dion (et ses Belmonts) tournent presque 24h sur 24, je tente les à côtés, c'est à dire les pépites (ou pas) du Label LAURIE RECORDS (3 volumes chez Ace records). Et, bien sûr, enchaîne sur les best of des Chiffons.... Dooleng dooleng dooleng....


Autres aventures du mois : tenter les albums tardifs de certains géants du rock. Retenons cet excellent "Carl Perkins on top" de 1969 où Carl retrouve effectivement le top de sa forme,
et ça sent très fort l'U.S. mâle, celui du South, avec les tâches de transpiration sous les aisselles.
Ça sent aussi fort la transpiration, mais ça cocotte aussi, sur le "Rill thing" de Little Richard (1971), où le piano se fait plus rare. On y sent l'influence de certains de ses disciples, notamment la petite équipe du creedence sur "Greenwood, Mississippi".

Enfin pour ne pas trop en dire, je vous conseille très vivement de jeter vos oreilles sur cet album de Dick Rosmini, guitariste chez Van Dyke parks, Phil Ochs, Bob Gibson ou Jackie DeShannon. Il s'agit d'un album solo instrumental, de guitares et de banjo annonçant les John Fahey, Ry Cooder et consorts. C'est un vrai grand album de Folk. J'y colle mon sticker "Ecouté et approuvé par NotBillyTheKid". Et si ça ne vous plait pas, ça laissera plein de colle dessus pour que vous ne puissiez vous en débarrasser.

mardi 4 janvier 2011

c'est tout vu : décembre 2010

J'avais préparé le brouillon et, bêta, j'ai oublié de poster ce topo de décembre 2010. Certes, personne ne s'en est aperçu, mais, professionnel de amateurisme, le voici :

La haut (Up) - Pete Docter et Bob Peterson - *****
Pink Flamingos - Waters - *****
La baie des anges - Demy - *****

Fenêtre sur cour - Hitchcock - *****
American splendor - Pulcini -****+
L'arnacoeur - Chaumeil - ***
John McCabe (McCabe & Mrs Miller) - Altman - ***-

Pierrot le fou - Godard - ***** chef d'œuvre
Le nom des gens - Leclerc - 0 -
L'ange de la rue (Street angel) - Borzage - *****

L'étudiante - Pinoteau - hors compétition
Jo - Girault - ***
Le petit criminel - Doillon - *****

On détaille :
0) énieme vision de "Pierrot le Fou". Par coeur, 1000 fois.
1) John Waters est grand, Divine est sa prophète
2) le Doillon a extrêmement bien vieilli, 20 ans après. Il est vraiment étonnant dans la force de ses plans, des tensions mises en place. Les acteurs y sont parfaits. Belle redécouverte !
3) Altman, malgré tout ce qu'il a en main (un chef op génial, un Leonard Cohen, un sujet parfait, un décor impeccable...) parvient à foirer ce film à cause de ses zooms, de sa mise en scène. Hélas !
4) deux films français récents : une rom'com' qui rappelle De Broca en forme, pas mal... et une atrocité. Je n'avais pas été autant irrité par un film depuis "Amélie Nesquick". Sauf que c'est encore pire. Ce "truc" est vide de tout cinéma et n'est composé que de "trucs" de scénaristes. L'invention du cinémabénabar. Au moins, "L'étudiante" est une cagade assumée à côté, un navet qu'on revoit pour ça (ah la scène de l'oral de l'Agreg !).

5) Je reviendrai sur Borzage plus tard.
6) Baie des anges, magnifique Demy. certains s'énervent sur la fin, alors que non, justement, il joue.
Il déjoue les pronostics. Il montre que tout est possible dans la vie comme au jeu. Beau coup de bluff !