samedi 31 octobre 2009

7 songs shaping our fall



List seven songs you are into right now. No matter what the genre, whether they have words, or even if they’re not any good, but they must be songs you’re really enjoying now, shaping your life. Post these instructions in your blog along with your 7 songs. Then tag 7 other people to see what they’re listening to.


Ce type de chaine rapporte moins que celles de Bernard Madoff, mais elles sont plus sympathiques. Jody de When you awake a taggé Thanu de There's alwys someone cooler than you qui me tagge itou.

Je m'y colle donc.
Mais comme je n'ai plus de mp3, ni de place sur mon vieux PC que je dois changer aujourd'hui, on va passer par deezer, une fois encore. Et on va taper dans le Folkways, puisque c'est effectivement ce qui fait mon ordinaire depuis une semaine.

1 - Sammy Walker - Brown eyed georgia darlin'
Après un fabuleux premier album produit par Phil Ochs, Walker en délivre un second pour Folkways. Il a la voix trainante un poil nasillarde du vieux rival de Phil. La steel guitar glisse et il déroule, et on le suit...

2 - Barbara Dane - 'way behind the sun
Une femme capable d'intituler un album "I hate the capitalist system" en pleine amérique des 60's ne peut être mauvaise ! Ajouter à cela un album avec les Chambers Brothers, pas encore psyché, et vous avez une idée de cette femme extraordinaire. Elle chante aussi sur cet album "B.D. sings the blues", une cover de "I wanna make love to you". LA classe !

3 - Cisco Houston - Girl in the wood
Un titre ancien du vieux pote de Woody Guthrie. Titre peu connu, il fait un peu son rossignol, mais c'est si beau de se croire dans un cachot, à Rio Bravo, avec Cisco comme copain grattant à peine sa guitare avant d'être pendu.

4 - Larry Estridge - Let it roar like a flood
Totalement inconnu au bataillon et perdu dans les limbes, ce folksinger semble avoir remplacé pendant deux ou trois concerts de juin 1971 le remplaçant de Lou Reed au sein du Velvet Underground tardif. A part ça, que dalle. Il semblait prometteur pourtant, le gaillard.

5 - Paul Kaplan - Vietnam
Sur la même compile (Broadside ballads vol.7), bon guitariste, se prend pour un Jackson C. Frank perdu. On oublie les paroles, et on se laisse bercer...

6 - Mark Spoelstra - Born to die
J'en parlais dans un billet récent, mais enfonçons le clou sur cet album magnifique. Certes, une fois de plus, le titre est daté, ils n'étaient pas tous paroliers comme Dylan.

7 - McIntosh County Shouters - I want to die weepin' Mary
Si vous vous étiez endormi sur les deux titres précédents, voilà de quoi vous réveiller. Ce disque est totalement gigantesque, chaque chanson me fait m'agiter comme un petit fou écoutant Burdon hurler "Shout !". Celui-ci est très court pour vous frustrer et vous donner envie d'aller y plonger le nez...

Allez zou, on récapitule :

Découvrez la playlist 7 songs shaping my fall


Et les 7 nommés pour le taggage, sont :
Mauricette Beaussart
AtCloseRange
Laureli
DJDuclock
Michelsardou (hein !)
Beouf ?
Erwan

vendredi 30 octobre 2009

Le Zaroff : la couv & la date & le topo


Il se pointe, à pas feutrés, il devrait être là dans le mois, il part, doucement, se faire imprimer, s'encrer dans la page dans la semaine prochaine. Le bon à tirer reste à tirer et si c'est bon, c'est bon, il sera tiré et tirera ce qui bouge.
La couverture est signée Sardon, dont je vous recommande le blog & les tampons. Belle idée de Laure de lui demander ça, à le lire et le découvrir, on sent l'esprit du Zaroff qui n'est pas loin.

La présentation du livre est dispo sur le site des éditions Leo Scheer.


Le film de Pichel & Shoedsack n'a pas été l'inspiration principale toutefois. Si'il faut chercher un film proche, ce serait notamment du côté d'un de mes réalisateurs favoris qu'il faudrait chercher, ce punk de John Waters et son "Serial mother"(Serial mom). Entre autres. En plus noir.

On en reparle.
Le site indique une sortie le 25 novembre. Amazon indique 14€.

mercredi 28 octobre 2009

Ginsberg-ceuses


Connu pour la fameuse "anthology of american folk music", on doit à Harry Smith l'enregistrement de nombreuses autres perles. Et pas seulement en Country et en folk.
L'accès aux disques Folkways dévoile un drôle de disque de taré...
Un disque à côté duquel un enregistrement sauvage de Daniel Johnston passerait pour du Burt Bacharach symphonique.
Il s'agit d'un album de "Blues" (enfin... c'est ce qu'il y a écrit....) enregisitré par Allen Ginsberg.
Le poète Beat y chante ses textes en s'accompagnant lui-même à l'harmonium. Autant le dire tout de suite, ce n'est ni Muddy Waters ni Elliott Smith, c'est Allen qui s'y croit... Le disque me rappelle, et ce n'est pas étonnant, les quelques enregistrements que j'ai entendu du méconnu André Martel, papafol du paralloïdre, qui se prenait le temps d'enregistrements sauvages sur des K7 pour un Tino Rossi malade, chantant des odes à L'Aïoli.
Ici, pas d'Aïoli, Ginsberg préfère les champignons. ça s'entend un peu.
Les premiers titres sont justes étanges.Mais, si vous n'avez pas le courage ou la composition suffisamment solide pour tenir jusque là, sautez directement au GENIAL "Put your cigarette rag", où Allen G. fait le couillon magnifique incitant l'auditeur à fumer de l'herbe plutôt que de la nicotine.
L'album est en écoute là. "Put your cigarette rag" est le quatrième titre.

Il chante comme un casserole et joue de l'harmonium comme un enfant de choeur ivre. Voilà à quoi aurait pu ressembler l'album de Noyel de Dylan avec un peu de jugeote...

samedi 24 octobre 2009

1963, club 47

L'exploration de la mine avance. Je vous ai dit que je vous parlerez de Sammy Walker, je le ferai.

Mais, commençons par un garçon dont j'avais écrit le nom sur un petit papier, il y a presque 20 ans, pour ne pas l'oublier quand j'allais dans des endroits où on vendait plus de disques que dans le boutiquou local. Ainsi, à chaque découverte d'une fnac, d'un Virgin, je cherchais, au "S", d'un éventuel rayon folk si un "Mark Spoelstra" s'y trouvait : Nada, queud, "hein, qui, hein ?".
Avec l'arrivée d'Internet, pas plus de Spoelstra Mark dans les catalogues entre Spears Britney et Springsteen Bruce.
L'an dernier (ou il y a deux ans), j'en avais parlé dans le violon, Il y avait eu quelques rééditions qui m'avaient plues mais pas autant que je l'aurais aimé.
Puis il est mort, le couillon.

Sa discographie tardive, de folk plutôt chrétien crétin est peu attractive.
Mais, avec l'ouverture de la vanne Folkways (cf billet précédent), se dévoile une merveille de Folk, de 1963. Spoelstra chante dans le club 47, accompagné de sa seule 12 cordes.
Et voilà un sacré classique du folk 60's qui nous revient, avec des fulgurances magnifiques (Born to die..). Pour tout amateur du folk revival des 60's, cet album ci est à placer à côté de vos Dylan, Ochs, Andersen, Neil...
Même si Mark Spoelstra n'est pas Marc Toesca, c'est pourtant le top..
Régalez-vous... (cliquez sur la pochette pour lancer deezer dessus)

vendredi 23 octobre 2009

La meilleure nouvelle Folk de l'année ! du monde. de l'univers.


Rhhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa Lovely !

La meilleure nouvelle de l'année que dis-je ! La meilleure nouvelle pour les 20 ans à venir !

LA mine aux diamants est ouverte ! A tous ! Gratos !

MON SAINT GRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAL enfin accessible !

LE CATALOGUE DE FOLKWAYS EST SUR DEEZER ! (oui, je crie ! mais, c'est que ça me rend fou ce truc !!!!) . Cela existe depuis peu, ça a du se passer dans la semaine !

Les Broadsides, les Sammy Walker, les Cisco Houston (qui tournent en ce moment même !), les Woody Guthrie, les trucs de Lomax certainement, les Dylan sous ses faux noms et tous les Broadside Ballads....

Je prend ma lampe frontale et je pars ! Si je ne reviens pas dans un mois, c'est normal !

Une chose est sûre, pas de soucis pour nourrir ce blog désormais... Il me suffit de choisir !

Smithsonian Folkways est l'ultime label, celui sauvé par la cassette écoutée en boucle à 16 ans dans mon Walkman (A Vision Shared). C'est toute l'histoire du Folk. Tout ce que j'aime.
LE Graaaaaaahaaaaaal vous dis-je !

Les disques étaient totalement inaccessibles ! certains avaient été réédités, les autres étaient dispo à prix d'or sous forme de CD-R qu'ils gravaient pour vous (j'en avais commandé 2, Phil Ochs, un Sammy Walker, tous les deux en écoute désormais !)

Fatche ! ça me rend heureux, ça. Comment vous expliquer ça ? Imaginez un gars qui aime la Soul alors que TOUT le catalogue de chez Stax & Motown réunis auraient été inaccessibles jusqu'à aujourd'hui (sinon en rêve) et à qui on file les clés de l'armoire avec tout gratos et à qui l'on dit "Sers toi, c'est cadeau" et bien, ce gars, c'est moi aujourd'hui ! Avec le Folk et le catalogue Smithonian Folkways !

Un diamant pour commencer ?

Son dying cowboy est à pleurer de beauté.

Je vous reparle dans les jours qui arrivent de Sammy Walker...

Petits merdeux


BoXoN, c'est une revue et un collectif, mais c'est aussi un nom ET une graphie depuis 1997.
Qu'un groupe de Rock prenne également ce nom, pas de souci, au contraire (un autre avait pré-existé).
Que ce groupe de "rock" fasse de la néo-variétoche 60's pour minettes, tant pis pour eux.
Qu'ils passent sur M6 et à la Radio, tant "mieux" pour eux.


Mais qu'ils nous piquent notre graphie, avec notre X et notre N majuscules, là, les petits minuscules, faudra pas se plaindre de croiser "le Zaroff", parce qu'il va être méchant... Vous êtes vaccinés contre le tétanos ? Parce que sa barre de fer risque d'être rouillée lors de la déverrouillée.
ça va saigner. Les points de suture parviendront-ils à refermer les plaies de son envie d'en découdre ? Pas sûr. Filez, loin.


Alors, les petits gars, si vous tombez sur ce post, pensez à changer votre graphie avant que Le Zaroff déboule. Il a le vin mauvais.
Grrrrrrrrr.....

Précision désormais nécessaire : Non, nous n'avons rien à voir avec ces minets. On ne bouffe pas du ronron, nous & on carbure à la vinasse.

jeudi 22 octobre 2009

It's getting dark, too dark to see


Les lecteurs de mon Pas Billy savent que, pour moi, le fait que Kris Kristofferson ait joué Billy The Kid dans le film de Sam Peckinpah, Pat Garrett et Billy the Kid, ça veut dire beaucoup.

Alors, quand l'excellentissime magazine Eldorado a l'excellente idée de s'entretenir avec mon excellent KrisKris d'amour à moi, ça donne forcément de l'or pur sur lequel il faut se ruer, vers l'or, rush, rush..

On y découvre une anecdote purement incroyable et hallucinante sur la première rencontre Peckinpah/Dylan où le pauvre Zim se prend en pleine face la personnalité de taré alcoolique du bon vieux Sam. Je ne vous le raconte pas, mais cela vaut son pesant de beurre de cacahouètes et justifie, rien que pour ces lignes d'anthologie, l'achat de la revue (que n'ai-je su cela avant publication du livre! ).

Si je rajoute le fait que le numéro a la bonne idée de s'arrêter aussi sur Magnolia electric co, Daniel Johnston, John Fogerty (youhou !), qu'il consacre un bon dossier à Big Star, et qu'entres autres potes qui y bossent, on y retrouve un membre historique de BoXoN (celui qui fait du bruit avec une guitare), ce serait bien la grosse loose si vous achetiez votre came chez la concurrence !

mercredi 21 octobre 2009

Le cimetière des éléphants

On fait de drôles de découvertes en grattant Internet.
Il existe un endroit, plus ou moins virtuel, où viennent s'échouer les cachalots, mourir les éléphants et disparaître les dinosaures.
Cet endroit a un nom, le "label" "freeworld" de l'éditeur discographique "floating world".

On y trouve du beau monde dans les rééditions (Sir Douglas Quintet, etc), mais, et c'est là que c'est étonnant, aussi sur le catalogue "nouveautés". C'est ici qu'est sorti le dernier disque d'une de mes idoles, Steve Forbert. Disque, ô combien dispensable sinon pour le fan hardcore comme moi (et encore,je ne l'ai pas acheté, juste écouté sur deezer). Ce n'est pas mauvais. Mais ce n'est pas terrible quand même...
Je connaissais donc ce cimetière, j'y étais passé sans m'y arrêter.

Me revoilà y tomber en recherchant des nouvelles du légendaire Mitch Ryder (cf video de 1966), oui, celui, immense, des Detroit Wheels. Et là, ça fait un peu de la peine.
Il sort son premier album enregistré aux USA depuis 1983, avec Don Was à la production et...
aucun extrait nulle part.
Mais, surtout, il obtient le prix Nobel de la pochette LA PLUS LAIDE DU MONDE DE L'ANNEE DE LA DECENNIE DU SIECLE
ça fait peur, non ? Le graphiste devrait être pendu pas les parties génitales. A moins que ce soit Mitch lui même qui vient d(acquérir un commodore 64, parce que, bon, il n'y aps d'âge pour se mettre à l'informatique.
Seul avis trouvé, celui d'un allemand, sur amazon allemagne, qui dit l'avoir entendu avant sa sortie (!) et assure que c'est bon... Mouais.. Mouaif. Gniarmf.

Chez eux aussi, le dernier Gary U.S Bonds, le génial créateur de "quarter to three" avec un topo sur sa crarrière précisant qu'il a influencé et joué avec "Bruce Springstein" (sic!)

Misère !

Je n'ose pas essayer... ni le Ryder, ni le Bonds...

Faut-il laisser mourir en paix les éléphants ?
Ou écouter ce bon vieux Bo Diddley et chanter"You can't judge a book (by looking at the cover)" ?

lundi 19 octobre 2009

Top of the top #1: images mouvantes des 00's


En bon trainspotter, j'ai décidé que, de temps à autres, je posterai des tops. De tout.
Je sais.
Je connais les limites de l'exercice, les réticences à "classer", "ordonner", et mettre en compétition des choses qui ne devraient pas entrer dans des cases. La vacuité de tout ça. Je sais.
Mais tant pis. J'aime ça.

Je reviendrai un jour sur un TOP 10 des meilleurs films de tous les temps, et notamment sur le travail intéressant de Tanguy Viel au Triangle là-dessus. J'avais vraiment envie de réagir sur certains points (en pour/en contre) là dessus, cependant je n'avais pas de blog à l'époque et je n'osai pas le contacter à ce sujet, plutôt trivial. ça arrive donc.

Commençons donc par un top des films de la décennie, à éditer peu à peu, rien ne saurait être définitif. Toutefois, je vais volontairement tordre ce top attendu en un top "moving pictures" pour inclure des séries.

Autre torsion. Choisir 20 œuvres est suffisamment douloureux, je ne les classerai pas par ordre de préférence, mais par grandes tendances.

1) Pôle "cinéma français"

Premier constat de la décennie : le cinéma français a très bien tenu la route, sachant insuffler du vent neuf dans la tradition de la marge.
Je garderai 5 films :
  • Notre musique - Jean-Luc Godard
Le maître assure encore. Il a offert avec ce film sa grande œuvre de la décennie (avec son expo à Beaubourg) après uen série de films décevants (Eloge de l'amour, For ever Mozart). Notre musique, en mêlant différentes esthétiques godardiennes réussit un film cohérent, neuf, puissant.

  • Roberto Succo - Cedric Kahn
  • Lady Chatterley - Pascale Ferran
  • Saint Cyr - Patricia Mazuy
Trois films qui revisitent à la française, une façon d'aborder le genre. Le film de serial-killer ou le "film en costumes". Chacun, à sa façon, replonge ça dans le réel (Kahn & Mazuy notamment) avec intelligence. Le Succo de Kahn est admirable de distance, le Saint-Cyr est bien plus Rock'n'Roll qu'il ne semble et Lady Chatterley est un grand film politique.

  • Une pure coïncidence - Romain Goupil
La DV a fait sa révolution cette décennie, Goupil l'emploie avec justesse, dans un F For Fake qui se prend pour Ocean's eleven. Film politique, oui, mais surtout un beau film de copains, un film de braquage, un beau hold-up jubilatoire du spectateur.

2) Pôle cinéma ricain

Ils s'en sortent aussi, les bougres. Notamment grâce à une poignée d'auteurs qui confirment leur talent. Ah, oui, pas de Lynch, ici. No Comment.
  • Paranoïd Park - Gus Van Sant
  • Elephant - Gus Van Sant
  • Gerry - Gus Van Sant
  • The yards - James Gray
  • La nuit nous appartient - James Gray
  • Revelations - Michael Mann
  • Bully - Larry Clark
Cette décennie, Van Sant s'impose définitivement comme un grand cinéaste, Gray apparait dans toute la splendeur de son classicisme noir, Mann fait illusion un temps, et Clark réussit son coup de poing.

3) Pôle "séries"
La nouveauté de la décennie vient de là où on attendait plus rien : la télévision. Enfin adulte, elle produit, sous l'impulsion de HBO la meilleure nouvelle cinématographique depuis longtemps. Et, elle bouleverse les dogmes : l'auteur est un "créateur", plus le réalisateur. Scandale ? Régression au temps des nababs ? Il suffit de voir les fleurons de ces créations pour être fasciné, et remettre en question pas mal de nos certitudes sur : le réalisateur, le producteur, le format vidéo, la projection... ça vaut bien une inclusion dans le top !
  • The Wire - David Simon/Ed Burns
  • Mad Men -Mattew Weiner
  • Deadwood - David Milch
4) Pôle comédie US
En voilà une nouvelle nouvelle ! La comédie US est de retour après trois décennies de vache maigres où les John Waters étaient bien rares. Si Apatow est un grand ouvrier de cela, c'est, à mon avis, plus en tant que producteur que réalisateur, même s'il est loin d'être un manche. Deux noms se détachent : Jared Hess et Adam Mc Kay, réalisateurs de films hilarants. Et un génie comique : Will Ferrell. Évidemment, ce retour a été possible grâce aux frères Farrelly qui, s'ils semblent fatigués, ont remis du piquant adulte dans un genre que l'on cantonnait au public familial.

  • Ricky Bobby, roi du circuit - McKay (ce titre français ! Pfff) (mention à Step Brothers du même)
  • Napoleon Dynamite - Jared Hess
  • Fous d'Irène - Peter Farrelly

5) Le pôle "Animation"
Où le génie de Miyazaki explose et maintient sa magnificence avec deux films formidables, où les studios Pixar parviennent à un degré de création, d'invention rarement atteint. Ils préparent également la décennie suivante grâce à la 3D, qu'ils semblent vouloir utiliser avec intelligence.

Ponyo sur la falaise - Miyazaki
Les Indestructibles - Brad Bird...


Mentions à :
Lantana - Ray Lawrence
Morse - Alfredson
Les démons à ma porte -Jiang wen
No Direction Home: Bob Dylan - Scorsese
Oss 117 : Rio ne répond plus -Hazanavicius
Le petit lieutenant, Valse avec Bachir,... etc etc

samedi 17 octobre 2009

Douce suite campagnarde


En tant que leader de "Hearts & Flowers" (un nom, une époque !), Larry a prouvé qu'il avait bon goût (reprises d'Ochs, Neil, Hardin...), mais les albums avaient ce quelque chose en moins - ici, peut-être des choses en trop dans les arrangements - qui faisait que ça coinçait en route, et on se mettait assez vite à la lecture du type "Skip>>Skip>>skip>>skip>>".
Dans ce seul album solo de 1971, Larry Murray est à son meilleur niveau, ce qui rend d''autant plus surprenant le fait qu'on n'ait plus du tout de nouvelles de lui depuis (je n'ai rien trouvé !).
Bien sûr, c'est très "sous influence", notamment de Neil, mais aussi des lectures de Neil par Dion (avec un léger "tadadadatuttut" fredonné sur un titre qui a été pompé sur le voisin), mais aussi un peu de Band, une grosse louche de Flyin' burrito brothers, une poignée de choeurs gospel inattendus. J.D. Souther est en studio et joue un peu de tout.

Cela donne un très bel album, parfait pour traverser la campagne, je teste cela tous les jours avec plaisir.

Pas de mp3 sur ce blog ; pour différentes raisons, la principale étant l'incendie de la grande bibliothèque d'Alexandrie (connue aussi sous le nom de "cramage complet de mon disque dur externe"), emportant dans le désastre ma discothèque virtuelle... Les mp3 envolés, mes CD restent...

Mais youtube propose plusieurs titres en écoute (avec la pochette en visuel)
All as I need is friend
Big Bayou
When I see Jamie
Sweet country suite

L'album s'appelle Sweet country Suite.

vendredi 16 octobre 2009

L'anti-rouge et le noir.

Pickup on South Street de Samuel Fuller devient, en France, Le Port de la drogue.
Le microfilm politique devient criminel
Les communistes des trafiquants.
Les "cocos" ("commies") des "passeurs de came".

L'état français, en passant par les studios, devient dialoguiste. Ne pas heurter les français avec de l'anti-communisme américain. Ménager les sensibilités. Alors "on" intervient, et on récrit une quinzaine de passages du dialogue pour donner autre chose. Un détournement "situ" d'état.

Le film ne l'est pourtant pas tant que ça, "anti-communiste". Certes les méchants sont des "rouges", on parle de patriotisme, de refus de trahir, certes on est en plein McCarthysme mais, tout en s'attaquant aux "rouges", Fuller s'arrête sur les miséreux de l'Amérique, les Pick-pockets, les filles légères, les indics, les bas-fonds. La marge. Le héros habite d'ailleurs sur un cabane sur le fleuve, à la marge de la marge de la ville. Le détournement d'état a cet avantage là de montrer que, derrière le discours (une quinzaine de mots), le film est bien plus social que réac. Fuller va à l'essentiel et ne s'attarde pas sur le terrain politique. Seuls l'intéressent l'amour, la haine, l'action, la mort. L'action. Ce champ de bataille de son cinéma.
S'il y a une réelle opposition ici, c'est entre le noir et le blanc (le contraste est superbe et la copie proposée en dvd par Carlotta lui fait honneur), le sec et le moite, le froid et la chaleur sensuelle.

Fuller réussit un grand film noir.
Une scène de baignoire qui semble avoir marqué JLG

Vu en VO, les changement de la VF sont explicités dans les riches bonus du dvd. Le transfert est magnifique.

mercredi 14 octobre 2009

Faceplouc, freaks et vampires à Marienbad

Les inventeurs de la première machine à créer des poèmes sonores, précurseurs de l'e-criture, le "speak and Spell" sont, comme la famile "Murphy" ci-dessous, de beaux représentants du portrait à la "sexy people".
Deux ans que des photos comme celles-ci inondent ce blog magnifique et fascinant :
http://www.sexypeople-blog.com/

Et je trouve que ça change des boys from the casino dance with their shirts open like Latin lovers along the shore ...

Leur côté "Freaks" me permet aussi de ne pas trop m'attarder sur l'avant dernier film vu, le Dracula de Tod Browning qui n'est pas ce qu'il fait de mieux. Vu peu de temps après le Vampyr de Dreyer, et une nouvelle vision partielle du Nosferatu de Murnau, la comparaison est assez accablante pour Browning.

Puisque l'on parle de Vampyr, il a ceci de particulier d'être un des rares films à la construction "onirique" qui m'ait plu (avec "La maison du Dr Edwards" de Sir Hitch'). D'habitude, que ce soit chez Lynch (Mullholland drive), Bunuel ou Fellini, je suis plutôt imperméable à l'onirisme au cinéma. Nouvelle victime hier, L'année dernière à Marienbad de Resnais m'est tombée des yeux malgré ses nombreuses qualités, notamment visuelles. Je ne rêve pas, ceci explique peut-être cela. Mais ces strates de consciences qui se mêlent ne titillent pas mon cerveau comme elles semblent censées le faire...
Bah ! Resnais a réalisé d'autres films magnifiques sur lesquels je retourne souvent.

My dusty road (avec ma valise en carton)


Le facteur, qui est une factrice, est passée ce matin. Dans sa hôte, elle avait mon coffret Woody Guthrie, My dusty road.
kèsseuséssa ?
Physiquement, c'est une valisette, en carton, recouverte d'un imprimé imitant la toile et avec un beau fermoir en fer. A l'intérieur, trois petits fac-similés rigolos mais anecdotiques, un livret d'environ 70 pages détaillant le contenu, avec un topo pour chaque chanson et quelques reproductions de textes et dessins de Woody.
Et 4 CD.
Là, je vous rappelle que l'œuvre de Woody est tombée dans le domaine public et que, par conséquent, pour 10 fois moins cher, on trouve des grosses compiles plus ou moins bien faites avec autant de titres. La plupart du temps le son n'est pas formidable (à moins de passer par les Folkways, et encore...), souvent nettoyé au karcher (comme chez Not now, même si j'aime bien les efforts de cette boîte).
Pour ce coffret, Rounder nous offre non pas un nettoyage de vieux masters, mais carrément la digitalisation récente de nouveaux masters métalliques retrouvés en 2003. Le son est absolument net, précis, impeccable. Je n'avais jamais entendu Woody de façon aussi nette.

Les 4 CD sont "découpés" ainsi :
- un "greatest hits" ; ce qui est assez stupide comme titre, et le choix est assez peu pertinant : il y a un inédit, et certains de ces chefs d'oeuvre comme Pastures of plenty sont absents du coffret (car absents de ces "nouveaux" masters je suppose). Mais peu importe, on retrouve un beau "this land is your land" avec une intro de guitare différente de ma version précédente, un "ship in the sky" que je ne connaissais que par la version de Cisco Houston, etc.
- un "woody's roots" tout beau, avec "buffalo skinners" et "Chilsom trail"
- un "woody the agitator" avec des protest songs et des hymnes anti-nazis (j'avais déjà ça sur l'interessante compile Folkways sur cette période)
- un "Woody, Cisco and Sonny" qui m'enchante car il fait la part belle à Cisco Houston qui, rappelons-le est son vieux compagnon de route et dont son disque de reprises reste la meilleure façon de découvrir Woody, par sa voix grave et chaude plus avenante que celle du maitre. Le toujours excellent Sonny Terry apporte la folie furieuse de son harmonica et une touche plus blues à l'ensemble.


Le coffret comprend 6 inédits, dont quelques bœufs. Il est plutôt destiné aux fans*.
Ça tombe bien.

Et puis, quand on vous demande d'emporter un disque sur un île déserte, le fait d'avoir la valise avec, c'est bien pratique...


* Les néophytes pourront se rabattre sur la compile et le Cisco Houston précédemment indiqués

NB : passer par amazon.co.uk, ou le marketplace d'amazon france vous fait économiser 1/3 du prix.

mardi 13 octobre 2009

Pépé a posé une quiche sous le sapin...


Ayé !
Bob Dylan a sorti son album de Noyel.

Bon. Comment dire ? Hum... Euhhh. Errrr...

Disons que nous avons deux solutions :
1) Prendre ça au premier degré et être horriblement gêné. Se dire qu'être fan de Bob, c'est pas un métier facile tous les jours...
2) Imaginer que c'est le même Bob qui a été retrouvé bourré dans un jardin il y a peu. Et là, ça marche. On voit Bob en Bad Santa, totalement fait devant l'église de Saint Nicholas, beuglant à terre des chants noëls entre deux vomis qui se collent dans ses cheveux, horrifiant les grenouilles de bênitier. "Heuark. Hey, Toi, la vieille ! Hey, tu veux tâter mes Jingle Balls, jingle Balls ? Allez, viens voir mon beau sapin, roi des forets...!"

Son Winter wonderland, vu sous cet angle, c'est hilarant...

Que ne nous faut-il pas inventer parfois pour écouter notre pépé Bob jusqu'au bout...

lundi 12 octobre 2009

Fable : le Jamie T. et le Superstition

Lorsque j'ai gouté le Jura Superstition, ça a bien pété en bouche. Pourtant pas trop porté sur les tourbés, je fus séduit illico. Bien foutu, il m'a tapé dans le palais, galoche maltée. Je me le suis payé illico.

Lorsque j'ai écouté le Jamie T, kings & queens, ça a bien pété dans les oreilles. Pourtant pas trop porté sur les anglais, ni sur la pop-rapée-énergique, je fus séduit illico. Bien foutu, il m'a tapé dans le tympan, onde dansée. Je me le suis payé illico.

En deux jours, l'idylle a mal tourné.

Jura Superstition avait des seins en silicone, un Q.I. d'huître, et des poses artificielles. Jamie T. s'est révélé clinquant, fatigant, bavard et bruyant.

Comment appelle-t-on le contraire d'un grower ? une baudruche ?


Je le sais, pourtant, que le racolage n'apporte rien de bon, que l'effeuillage subtil de beautés cachées est bien plus savoureux.
J'ai désormais un disque que je n'écouterai plus et un Whisky qui ne me cache plus rien. Il prendront la poussière quand les discrets à l'abord Eilen Jewell ou Maccallan fine oak, avec l'air de ne pas y toucher, me dévoileront encore leurs secrets les plus enfouis.

Lâchez la sauce (piquante) !



Une bonne sauce piquante, sans sel, avec un monsieur plus ou moins déguisé en cannibale pour la vanter, ça vous dit ?

Mouaif.

Et si je vous dit que le monsieur jouait un gros tambourin pour le Paul Butterfield band...

Mouaif.

Et si je vous dit que le monsieur a une discographie plus belle que la plupart des guitaristes connus...

?

Qu'il ressemblait à ça,il y a 40 ans :
?

Qu'il a joué dans 80% des grands albums de folks ricains des 60's :
Sur le Freewheelin et le Bringing all back home de Dylan, sur la BO de Pat Garrett & Billy the Kid mais aussi chez Joan Baez, Tom Rush, Buffy Sainte Marie, Richard & Mimi Farina, Richie Havens, Ramblin' Jack Eliott, Eric Andersen, Carolyn Hester, Gordon Lightfoot, Hoyt Axton, David Ackles, Odetta, Fred Neil... ça donne plus envie de tâter sa sauce, tout de suite...

Ce "brother bru bru" n'est autre que Bruce Langhorne, entré dans la légende du rock pour avoir inspiré à Dylan un personnage légendaire désormais : Mr Tambourine Man. Rien que ça.
Langhorne et son grand tambourin

C'est étrange de se dire que, en 2009, monsieur tambourin est le patron d'une boîte de sauce piquante sans sel. Bon sang de bon dieu de merde, que foutent tous les néo-folkeux actuels pour le laisser se plaire là-dedans au lieu de le prendre comme guest en tournée et en studio... ? Ce gars qui, noir dans les 60's, en plein combat pour les droits civiques, a joué avec tous les folksingers les plus imminents du mouvement doit avoir des tas d'histoires à raconter, et un sacré talent qui n'a pas pu se perdre...

J'exige un vrai come-back ! (au lieu de faire un album de chansons de Noyel, le Bebert Zimmerman pourrait se souvenir de ses vieux amis)

Bruce Langhorne est l'auteur d'un seul disque. Il s'agit de la B.O. du film The hired hand, avec Peter Fonda et le génial Warren Oates.
Ce disque, des plus intéressants, annonce en certains points le Ry Cooder de "Paris, Texas", en plus sombre et la B.O. de Deadwood en bien des points.
Le disque vaut son pesant de sauce piquante, il pose une belle ambiance, jouant sur des notes isolées, les violons, le bottleneck et le picking .
Testé et approuvé.

Quant à la sauce, est-elle aussi bonne que le disque ? L'ai-je gouté ?
Je ne vous le dirai pas.

Car si je vous dis que je ne l'ai pas fait, vous allez penser que ce n'est pas très professionnel...
Et si je vous réponds que je l'ai commandé, je passerai pour un taré.



The hired hand - Bruce Langhorne

dimanche 11 octobre 2009

Lachez les chiens (savants) !


Dans le cadre satellitaire de la Biennale de Lyon, Cyrille Bret faisait une lecture / performance il y a quelque semaines au Flac à Villeurbanne, avec en guest star Gilles Cabut, et Sophie Nivet.

Le Topo sur cette action est dispo là

Mais, surtout, vous pouvez voir les 35 minutes dans leur intégralité en ligne et télécharger le supplément de BoXon tiré à cet effet pour suivre en même temps, comme si vous y étiez !
c'est pas beau ça ?

Voir Cyrille se démener pendant une demi-heure comme un petit roquet, parfois accompagné par le flegme très dogue allemand de Gilles, c'est une belle facette de BoXoN visible en ligne...

Régalez-vous !

Tremblez, il arrive !

Le Zaroff
Editions Leo Scheer, collection Laureli, sortie prévue en novembre 2009.

Extrait en forme de bande annonce :

Chasse IX

C’est idiot cinq minutes. Pour une retraitée, un samedi, au supermarché, c’est idiot cinq minutes. Vous n’auriez pas dû. Pas dû venir. Sauce grand veneur. Vous venez. Vous venez voir. Vin, crustacés, crevettes, bouillon, poireaux. Vaincre. Vous venez déambuler, chariot déambulateur, samedi. Vous traînez. Vous aviez toute la semaine, mais la semaine, il n’y a personne, personne à voir, vous vous emmerdez la semaine, alors vous venez, vous venez le samedi, vous nous emmerdez le samedi, ça vous sort, vous me sortez. Trous. Par tous les trous, vous me sortez. Des trous, j’en troue vite. Ça me sort aussi.
Mon caddie se remplit : bombe anti-crevaison, jambon, champignons, olives, origan, gants jetables, cordelette, cutter, lingettes antibactériennes, javel, alcool à brûler, ficelle, chewing-gums, sauce tomate, lessive…
Vous triturez les tomates. Vous bloquez le rayon « thés, cafés, infusions ». Vous matez la chicorée, vous matez les biscottes. Vous sentez les shampooings, vous pouvez, jeune homme, m’attraper cette boîte de petits pois, extra-fins, à l’étuvée, je suis trop petite, merci bien, vous êtes bien aimable, bien aimable mon cul. Vous voulez un pack d’eau, pas celui-là, celui-ci, non celui-là en fait.

Nous y voilà. Mon caddie, las de déambuler en milieu hostile, se fige, face à la caisse. Caisse, bip, tapis, bip, j’attends, bip, que le, bip, client, bip, précédent, bip bip, mécanique, bip, pantin, bip, haut, bip, bas, bip, pose ses, bip, achats qui, bip, roulent, bip, sur ce ta-bip-pis, par, bip, à-coups, lorsqu’elle se pose, s’infiltre, entre lui qui bipe et moi qui bous. Alors que je poireaute, en diagonale s’insinue. Vos poireaux s’incrustent, j’étais là avant, jeune homme, prise de témoins.
Trop de témoins pour m’insurger alors que, instantané, votre sort se scelle. Vous êtes cuite.
Le prix de vos biscottes nécessite un appel, attente, recherche, attente, retour, bip.
Votre paiement nécessite la vérification de huit mille trois cent vingt-deux bons de réduction, dont cent soixante-seize périmés. Tu ne perds rien, j’attends.
Un chèque. Une pièce d’identité, s’il vous plaît.
Un sac puis l’autre, le cabas. La météo personnelle et son interprétation subjective successivement par votre spectre, par celui de la caissière.
Enfin, la mise en branle.
Ma sortie est rapide, efficace. Dehors.

Fâché, je rejoins la fâcheuse. Faucheuse est appelée pour la caisse 12, Faucheuse, pour la 12.
Vous pouvez, s’il vous plaît, le pack d’eau, dans mon coffre, jeune homme…

Elle aime attendre. Je dépose, dans le coffre de sa Renault, son eau, ses biscottes, ses poireaux, son infusion du soir, espoir, sa chicorée du matin, chagrin, son corps défendant affaibli, ressors le pack d’eau, referme. Elle attendra. Elle aime ça. Attendra trop longtemps. Bien plus de cinq minutes. Thermostat 12. Vieux os et viande froide.

samedi 10 octobre 2009

Etendard

Il m'a fallu trouver titre et bannière à ce blog.
Une fois arrêté sur "Tears in my beers", déclinaison de la chanson d'Hank Williams, "There's a tear in my beer", comment ne pas songer à la fin de Fat City de John Huston. Pas de larmes certes, mais cette même désespérance mâle au comptoir.
Il se trouve que Fat City est un de mes quatre films préférés, depuis longtemps. Un film compagnon de route.
Dans une douce chaleur estivale, un boxeur en déroute croise un jeune homme en qui il veut croire comme il aurait aimé croire en lui. Sans plus de chance de réussite certainement. Huston filme le réel, les boxeurs malades, qui pissent du sang, ramassent des oignons pour trois sous, picolent, se font jeter, se saoulent et se font démonter, avant de remonter, pour, rouillés, se faire dérouiller une fois encore. C'est un des plus beaux films du monde, et pourtant il est d'une sobriété absolue, d'une simplicité extrême. LA fin, dont cette bannière est extraite, me bouleverse à chaque fois. Huston prend son temps comme jamais il ne l'avait pris auparavant.
Il y a dans le regard de Stacy Keach sur Jeff Bridges tout le poids d'une dizaine d'années, plus de 3650 nuits. Il se regarde en Bridges comme dans un miroir, il se voit avant que ses rêves ne se soient brisés, avec une tristesse calme, une empathie totale et sans nostalgie ni jalousie.
Alors que j'ai recherché cette image, je m'aperçois que je me retrouve dans certains traits de Bridges, dans l'âge de Keach, dans son regard fatigué et apaisé.
J'aime ce film. Et, étonnamment (?), il ne contient presque qu'une seule chanson, sous différentes formes dont une superbe version instrumentale ; cette chanson se trouve être ma chanson préférée, je crois. Le "Help me make it through the night" de Kris Kristofferon où l'on entend ses lignes là : "Yesterday is dead and gone, and tomorrow's out of sight, (...), help me make it throught the night".

Voilà un pierre angulaire.

Générique :


Le film n'existe pas en dvd zone 2 en France. Mais les belges étant des gens cools, ils ont tout compris à la vie...

vendredi 9 octobre 2009

Ol' Waylon

Puisque me voilà reparti, il faut poser couler des dalles, poser de fondations.

Un jour de pluie, même fatigué du concert, quand on est sympa, comme Waylon Jennings, on laisse sa place dans l'avion à son collègue malade. On rentrera en voiture, tant pis.
Ce bon geste marquera Waylon au fer, en fera un homme mûr illico, une voix grave, un outlaw maudit. L'avion écrasera Buddy Holly, Big Bopper et Richie Valens.
Waylon ira jusqu'au bout de sa carrière. Comme Elvis, Cash ou Kristofferson, il fait partie de ces figures paternelles solides de l'Amérique. Des ces voix qui semblent chauffées au feu de bois, tourbées comme un Lagavulin.
Deux albums s'imposent. Tulsa/the taker & Lonesome On'ry & mean. On trouve le premier pour 3-4 €, il y reprend Kristofferson avec une classe absolue. Quiconque veut tenter posséder un seul album de country sans prendre le risque de tomber sur du flan, émoustillé par les derniers Cash, par exemple, devrait posséder cette merveille américaine.
Deux extraits : Lonesome Onry and mean, qui fait partie de ces covers qui dépassent sans problème l'original (de Steve Young, pourtant très bon)


Et je ne résiste pas à vous montrer ça, la décontraction du bonhomme qui n'a d'égale que celle de Kristofferson. Ou comment être cool, même à côté de potiches roses.

jeudi 8 octobre 2009

Sisters'n Roll

Ich bin not un parisien du tout at all. But pas du tout du tout, alors !
Aber, comme il y en a beaucoup sur cette terre, et notamment en France, notamment à Paris, je me dis que, comme les parisiens s'emmerdent à ne pas savoir quoi faire dans ce trou, j'allais être grand et fort et leur donner un tuyau : la semaine chopraine, ActOral 8 arrive !
Si je ne peux me prononcer sur la totalité de la soirée, je peux du moins vous conseiller d'y aller à partir de 22.00.
De 22.00, mes copines venues du froid, Renée Gagnon & Mylène Lauzon proposent une création que j'ai eu le grosseuh malheur de rater (Somme : soeurs). Connaissant les miss, il faut s'attendre à du très bon.
Puis, A good shot of rock'n'roll'n'folk avec Oh!Tiger Mountain, vu l'an dernier dans ce cadre. On a rarement vu rockeur marseillais si américain. Son EP, acquis contre un PasBilly, m'a fait passer l'hiver dernier au chaud, et, oh!tiger bonne nouvelle, il est audible sur deezer, chez mon ami deezer,.

Deezer qui annonce 3 titres de plus pour le 23/10.

Un bon aperçu ? c'est parti mon kiki !


Vous ne croyiez tout de même pas que NotBilly avait perdu la main en piochage de rock !

Gycklarnas Afton


En suédois, Gyclarnas Afton signifie certainement quelque chose. Peut-être bien "La nuit des forains" comme le laisse penser le titre français.
Hier, j'étais crevé, j'ai regardé un Bergman.
Je sais, ça sonne bizarre, mais si j'attends d'être en forme avant d'attaquer un Bergman ou un Godard, je n'en regarderais plus. Or La nuit des forains dure 1h29. Court. Parfait les soirs où, nazes, on se vautre.
Trêve de. Le film.
Vous lirez ça et là les remarques sur le noir & blanc tranchés à la hache, les déboires des personnages. Ce qui m'arrête ici, ce sera le son. L'aptitude chez Mamar de racler le silence.
On salue, souvent, le travail du scénariste, du chef op', du monteur, ici, c'est le bruiteur qui assure. Inging a du lui dire :
"Coco, tu me fais deux trois sons bien sentis, là & là, et le reste, tu laisses...
- Je laisses ? Je ?
- Blanc, rien, nada, Coco ! Faut racler le silence, l'entendre, et pour ça, faut que tu assures Coco. Débrouille toi, je vais acheter des Krisprolls et je reviens."
Et le résultat est fascinant. Comme un Tati, un Godard, un Chaplin sonorisé, on pourrait se délecter de la bande son du film qui amoncèle geignements, crissements, soupirs, cris et chuchotements, silence et rires et silence et cymbales. Ingmarounet traite le son comme la pellicule, avec un violent contraste noir/blanc silence/bruit.
Tant musicalement que poétiquement, il y a tant à prendre ici...

Dépasser les bornes

Entre ActOral et les cafés littéraires, la semaine passée fut riche en lectures de tous poils.
Poils ras (rasoir passé), poils loooooongs (une heure de romancière ar-ti-cu-lant bien, c'est rude), poil soyeux (Patrice Luchet), poils électriques (Suel), poils neufs (Sorman, très bien).

Commençons par la part de surprise. Une lecture au poil.
Elle avait lieu dans une caravelle, pleine, l'auteur, Arno Bertina, en stewart de luxe, arpentant l'allée centrale. Il s' attaque au texte, en précisant qu'il est habituellement lu à deux voix. On se dit alors que le monsieur à tort. Tort de tordre un dispositif, tort de lire seul un texte pour deux. Un dispositif, ça s'écrit.

Puis on écoute. Un simple aller-retour de quelques pas distingue les deux voix, une lecture posée/ une lecture hélée. Et là, plus de doute. C'est bon ainsi, seul.

La lecture est belle, simple et surtout pensée et écrite. On se rejoint. Le texte est nickel. Ecrit à partir de photographies de Ludovic Michaux, là aussi habituellement projetées, le texte se suffit à lui-même : la projection serait, on le devine, redondante.

Le constat est clair, Pat est d'accord, "on" a plus de liens avec cette littérature là, venue du roman (pas de n'importe où non plus, chez Verticales, entre autres) qu'avec certains collègues du front, même talentueux.

Je me suis pris le livre, l'imprimé. Mais j'hésite à l'ouvrir, peur que l'écrit reste et envole les paroles.
J'en prendrai d'autres.

La lecture double, de Lucien Suel et Patrice Luchet fut un régal.
Patrice est incroyable. Il y a chez lui une furieuse folie dans la prise de risque. Extrêmement construite, sa perf débute par des excuses : il dit ne pas être lui-même, mais son frère, venu le remplacer au pied levé pour lire ses textes. Il tiendra la distance juqu'au bout, commentant ses textes, les critiquant, il enchaine sur de nombreuses fausses lectures (ses carnets sont vides), tentant de lancer un chœur dans le public. Un vrai numéro de funambulisme littéraire créant cette même empathie/sympathie avec le public que l'acrobate couillonnant sur son fil.
La littérature comme une mise en danger, comme une sculpture sociale. Très fort.

Inviter Lucien était mon petit plaisir. Ne l'ayant pas vu lire depuis 10 ans, c'était l'occasion de revoir tout ce que j'aime. Un texte très amusant et bigrement bien construit sur les tournures interro-négatives, des aphorismes débiles, un extrait de "nous ne sommes pas mort" et son célèbre "Pattismit" que je n'avais jamais pu entendre.

Profitons de l'occase pour recommander, une fois encore, La mort d'un jardinier, texte aussi fulgurant qu'une crise cardiaque, en plus joyeux.

Riche semaine.


Une lecture du "pattismit" à Beauvais.

mercredi 7 octobre 2009

Ray of light


Ce premier jour de blog a le mauvais goût, amer, salé, de confirmer ce nom choisi.
Je viens d'apprendre par Laure la disparition de Raymond Federman. Outre le fait qu'il fut un homme ouvert, sympathique, curieux et brillant, il était aussi un auteur magnifique.
La Fourrure de ma Tante Rachel, entre autres, restera comme un des grands livres de la fin du XXeme siècle. Une lecture indispensable.
Ami de Beckett, homme au destin incroyable, inventeur de formes, bavard littéraire et romancier d'une drôlerie rare, c'est un éclat de rire qui se brise.

Ma bière est bien trop salée ce soir.

Winchester '73







73' Comme un rappel de millésime perso.
J'ai vu hier mon premier western d'Anthony Mann. Caramba, ça envoie. Mann maitrise son film comme son cowboy tire : il vise juste, touche dans le mille.
Le scénario propose une trame qui nous fait suivre le trajet de la carabine winchester '73 de main en main. Le bon se la fait piquer par le mauvais qui se la fait piquer par un filou qui se la fait piquer par un indien qui se la fait piquer par un lâche qui se la fait piquer par un con qui se la fait piquer par le mauvais qui se la fait piquer par le bon qui grave son nom dessus, parce que bon, ça suffit, oh !
La photo est splendide et Mann ancre les corps dans les lieux qu'ils impriment. James Stewart est fabuleux, encore meilleur que chez Hitch et Ford. Violent raide et fort, il s'assouplit, se cambre et file, séduit et part, revient et s'impose.

Winchester '73 - Anthony Mann

NotBilly is back in town

Retour au blog après sevrage. Il nous faut pactiser. Je ne dirai rien, et la torture est vaine. L'épanchement n'est pas mon fort. Je laisserai les traces des images imprimées, projetées, des sons qui se propagent, se découvrent ou s'imposent. Plus personnel que le violon/jambon, plus ouvert au cinéma et à la littérature, je ne m'interdis rien. Ne m'impose rien.
On attaque ?
On attaque !