samedi 11 juin 2011

Puissance de la parole, Made in USA

Auteur de 4 albums, un fantastique et 3 introuvables, Dick Rosmini a surtout joué de la 12 cordes et du banjo pour Phil Ochs, Van Dyke Parks, Jackie De Shannon, Malvina Reynolds, Hoyt Axton, Doug Dilard, Rick Ruskin, Larry Murray, Cyrius Faryar... Bref, il a posé sa patte sur de nombreux grands disques de la période Folk d'Elektra...

En cherchant ses trois albums décidément introuvables, j'ai trouvé, en googlant "Richard Rosmini", ce film d'entreprise pour AT&T (le France Télécom U.S.) dont il a composé la musique, entremêlant sons électroniques de 1974 et banjo classique.

Rosmini est souvent présenté comme un précurseur important de John Fahey et consorts... Cette drôle de B.O. rajoute une bizarrerie à sa légende.



(Le chef d'oeuvre qu'est son premier album est toujours en écoute sur deezer)

mercredi 8 juin 2011

C'est tout vu : mai 2011


Autopsie d'un meurtre (anatomy of a murder) - Preminger - ****+
En route pour la gloire (Bound for glory) - Hashby - ****
La rue de la mort (Side Street) - Anthony Mann - *****
Hot Fuzz - Wright - *+
Association criminelle (The Big Combo) - Lewis - ****+
L'enfer est à lui (white heat) - Walsh - ****+
Les derniers jours du Disco (last days of Disco) - Stillman - ****
Le Silence - Bergman - **+
Un si doux visage (Angel face) - Preminger - ***
Sunday - Nossiter - ***+
Le fleuve sauvage (wild river) - Kazan - *****
Sabrina - Wilder - *****

Soit, si l'on résume, plusieurs films noirs dont deux Preminger plus ou moins bien faits, un "Big Combo" plutôt efficace , un Walsh réputé à juste titre, et un formidable Anthony Mann : La rue de la mort. Mann m'épate encore et ce film noir se place juste à côté de ce qui est peut-ête son chef d'oeuvre, ce"Marché de brutes" qui me hante encore...

Mais aussi
un film pas trop mal sur Woody Guthrie, une comédie anglaise très décevante et donc...

Sunday, un film plein de défauts, de tics très "ciné indé ricain des 90's", mais qui possède un charme tenace et certain.

Les derniers jours du Disco, bon film, mieux maîtrisé mais moins original, il est finalement plus proche d'un Mike Nichols que d'un Woody Allen comme annoncé. James Gray fera mieux, plus tard.

Sabrina, un très beau Wilder, dans un transfert DVD très contrasté et net, bien supérieur à mes attentes. Il rejoint mes Wilder préférés, doublant Double Indemnity.

Autre visionnage marquant, celui du Silence de Bergman qui fut, contre toute attente, un calvaire. Film réputé d'un cinéaste dont j'ai aimé tous les films vus jusqu'alors. Je m'attendais à un film riche, vivant et libre comme le sont "Persona", "La nuit des forains", "Monika",... La première séquence m'a scotché, je me suis cru devant le plus grand film du monde... puis, peu à peu, plan de 2 minutes sur plan de 2 minutes, j'ai lutté physiquement contre le film, faisant des pauses pour somnoler afin de mieux reprendre le cours du film. La longueur d'un plan ne m'a jamais dérangé, c'est dans ces instants que les vérités arrivent, débordent, que quelque chose se passe ou se crée. Mais là, je n'ai rien vu naître, je voyais tout mourir et le cadrage superbe s'y épuiser... Quant à cette étrange idée très partagée chez les grands (et les petits) cinéastes de placer des couloirs et des nains dans des séquences oniriques, c'est une constante que je ne comprends pas... Ma première déception Bergmanienne...

Enfin, si un cinéaste adoré déçoit, un autre se révèle. J'avais adoré, ado, "America America" de Kazan. Dès lors, ce fut déception relative sur déception relative. Même le fameux "Splendor in the grass" ne m'avait pas plu au delà... Il en est tout autrement de ce magnifique "Fleuve sauvage", filmé sans l'hystérie habituelle de Kazan, avec calme et volupté. C'est un film tout en nuances, à la photo superbe. Il prend son temps, le donne, fait naître la nature du studio. Et il révèle comme une grande actrice Lee Remick, bien plus convaincante que dans "Autopsie d'un meurtre". Elle ne laisse pas le cœur du spectateur indemne, elle l'emporte, sauvage...