jeudi 7 mars 2013

Moi ce que j'aime chez Danielia



Ce que j'aime chez Gueorgui Nikolaïevitch Danielia, (ou Georgi Daneliya ou Георгий Николаевич Данелия ou Georgij Danelija) c'est que, une fois qu'on y met le doigt dedans, on se trouve embarqué...

Je furetais sur le site russe des studios Mosfilm qui offre en streaming gratuit et légal une partie de leur catalogue avec des sous-titres français. Je tombe sur un drôle de truc, "Кин-дза-дза!", un petit coup d'imdb et je vois une très bonne note... Pourquoi ne pas tenter ? J'essaie donc ce Kin-dz-dza ! et, après 5 minutes, un petit coup de théâtre vous plonge dans le film, sur une autre planète : les comédies soviétiques de Danielia.

J'ai enchainé en quelques jours trois autres films Mimino, Romance à Moscou et Afonya.

Quatre films, quatre réussites très différentes. Mais que ce soit un film de SF, une comédie sur un pilote d'hélicoptère georgien, une ballade moscovite avec des jeunes gens, les pérégrinations d'un plombier peu scrupuleux et porté sur la bouteille, on retrouve un même amour des personnages et ce regard qui rappelle souvent celui d'Olmi (Longue vie à la signora, L'emploi) ou de Rozier (Adieu Philippine, les naufragés de l'île de la tortue, Maine Océan), ou même celui du Seria de Charlie et ses deux nénettes. Chez lui, le réel ou l'imaginaire ne sont pas différents et de petites étrangetés illuminent par ci par là les films, sans mièvrerie, sans effets. Un haltérophile sur le balcon, un mouton dans un hélico, un congrès d'endocrinologues, une nuit au poste...

Les films, mineurs en apparence au début, gagnent rapidement en profondeur au cours du film. C'est notamment le cas pour Romance à Moscou dont la dernière demi-heure est magnifique et la scène finale superbe. Le film était en compétition à Cannes l'année de la palme à Demy, un autre enchanteur.

Danielia parle apparemment de ses films comme des "comédies tristes" et c'est tout à fait ça, un peu lae même mélancolie qu'on peut trouver chez Pollet. Une fois le film terminé, on ressent ce même sentiment de plaisir triste qui nous prend à la fin des meilleurs films de Scola.

Je vous conseille fortement de tenter ce voyage dans une cinématographie qui, malgré son immense succès en U.R.S.S., était restée derrière le mur... (et y reste encore car il n'y a aucun dvd français actuellement en vente). Cependant, l'ordre sera différent selon vos goûts et je pense qu'on peut adorer Kin dza dza et ne pas aimer Mimino et inversement...

Si vous aimez les Monty Python, Brazil, même si le film n'a rien à voir, commencez par Kin dza dza ! (une sorte de film de Kusturica, en bien plus fin, plus réussi) (NB : Je ne suis fan d'aucune de ces références pourtant)
Si vous aimez les films de jeunesse des différentes nouvelles vagues, foncez sur Romance à Moscou.
Pour ceux qui seraient plus intrigués par le côté Rozier, Séria des deux nénettes, Scola,  partez sur Mimino ou Afonya (pas de stf pour ce dernier, que des sta)...

Il faut choisir "ENG" en haut à droite, lancer le film et choisir les sous titres en suite en bas.

  
 

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