dimanche 4 juillet 2010

C'est tout vu : juin 2010





Juin fut très à l'Ouest.
Pas moins de 5 westerns sur 8 films (oui, j'ai passé du temps à reprendre la route avec Carnivale)
Deux Budd Boetticher. Si Decision at sundown ne m'a pas marqué, Ride Lonesome est extraordinaire ! Dès le premier plan séquence, tout surprend. Le scénar mène sa barque et Boetticher tend le tout comme un film noir haut en couleur. Les dialogues sont d'une rudesse étonnante, et le personnage féminin se prend toute la misogynie du monde dans la tronche. Boetticher est toujours aussi fluide et sec, implacable. Un des sommets de western, sans aucun doute. Un des meilleurs films vus cette année.

Quatre étranges Cavaliers d'Allan Dwan est très diffèrent. C'est un beau western de studio, presque d'intérieur. Un western que j'aurais dû voir avant, à l'époque où j'écrivais Pas Billy The Kid : allusion très nette à Mc Carthy (le "faux" shérif, affrontement entre vérité et mensonges, ...). On y retrouve une touche de Lang (Fury), une belle touche Hitchcockienne. Un western sur la confiance aveugle aux informations, au pouvoir, où les femmes jouent un rôle important de médiatrices.

Vu aussi, enfin, le Sherif est en prison (Blazing sadles) de Mel Brooks. C'était un des films comiques préférés de Desproges. Mon Dieu que c'est rance ! L'humour a vieilli terriblement. La comédie américaine vit désormais un nouvel âge d'or, mais ce n'était pas le cas alors... C'est catastrophique.


Enfin, le dernier western du mois est un de ces anti-westerns des 70's, un film de Peter Fonda, The hired hand stupidement traduit L'homme sans frontière. Le guide du cinéma de Tulard le démonte en deux lignes. Mais les guides ne sont pas faits pour être suivis ! Incrustations dignes du Godard des 90's, détachement du classicisme à la Peckinpah (Warren Oates en est, d'ailleurs), rudesses graphiques à la Monte Hellman, richesse du personnage féminin à la Bergman -cette Verna Bloom a sa place entre Liv Ullman, Sissy Spacek ou Isabelle Huppert , un côté western européen à la Huston, mais aussi des accents de Mallick, Cimino, Rohmer...

Quel drôle de film les amis ! Un film très Notbillyen, c'est à dire un film fait pour moi, un de ces films qui me hanteront longtemps...

La photo est simplement magnifique grâce au boulot de Vilmos Zsigmond qui a signé ensuite la photo de L'épouvantail, Le Privé, Les portes du Paradis, Voyage au bout de l'enfer...
La musique ? Non mais, oh ! ? c'est quoi cette question ? Non mais !!! Vous suivez un peu ou quoi ! Non mais, c'est incroyable, ça... Il faudrait tout répéter ici ? oui. Zut. Bon, d'accord, allez... La musique est signé par un gars qui fait des sauces piquantes sans sel...

Ce post va être trop long si je dis tout le bien que je pense des deux films français vus en fin de mois... Soit La vie moderne de Depardon, autre type de western, où comment captiver son monde non par un récit, mais par des cadrages qui vous aimantent le regard, un regard qui de cinéaste parfaitement maîtrisé. C'est un de ces grands films qui "regardent" bien plus qu'ils donnent à voir. C'est du cinéma, quoi.

Enfin, l'été m'a donné envie de voir un film solaire, estival... Pauline à la plage a parfaitement rempli son rôle. Un Rohmer presque aussi lumineux que La collectionneuse, avec une jeune actrice merveilleuse, Amanda Langlet, éclipsant haut la main tous ses célèbres partenaires.


Quant aux "Hommes du président", c'est également bien sûr parfait dans son genre, Pakula maîtrise ça comme un chef, mais vous savez tout ça...


Decision at sundown - Boetticher - ***
Quatre étranges cavaliers (Silver Lode) - Dwan - ****
Le shérif est en prison (Blazing saddles) - Mel Brooks - *
Les hommes du président (all the president's men) - Pakula- *****
La chevauchée de la vengeance (Ride lonesome)- Boetticher - *****
L'homme sans frontière (The hired hand) - Fonda - *****
La vie moderne - Depardon - *****
Pauline à la plage - Rohmer - ***

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