samedi 10 octobre 2009

Etendard

Il m'a fallu trouver titre et bannière à ce blog.
Une fois arrêté sur "Tears in my beers", déclinaison de la chanson d'Hank Williams, "There's a tear in my beer", comment ne pas songer à la fin de Fat City de John Huston. Pas de larmes certes, mais cette même désespérance mâle au comptoir.
Il se trouve que Fat City est un de mes quatre films préférés, depuis longtemps. Un film compagnon de route.
Dans une douce chaleur estivale, un boxeur en déroute croise un jeune homme en qui il veut croire comme il aurait aimé croire en lui. Sans plus de chance de réussite certainement. Huston filme le réel, les boxeurs malades, qui pissent du sang, ramassent des oignons pour trois sous, picolent, se font jeter, se saoulent et se font démonter, avant de remonter, pour, rouillés, se faire dérouiller une fois encore. C'est un des plus beaux films du monde, et pourtant il est d'une sobriété absolue, d'une simplicité extrême. LA fin, dont cette bannière est extraite, me bouleverse à chaque fois. Huston prend son temps comme jamais il ne l'avait pris auparavant.
Il y a dans le regard de Stacy Keach sur Jeff Bridges tout le poids d'une dizaine d'années, plus de 3650 nuits. Il se regarde en Bridges comme dans un miroir, il se voit avant que ses rêves ne se soient brisés, avec une tristesse calme, une empathie totale et sans nostalgie ni jalousie.
Alors que j'ai recherché cette image, je m'aperçois que je me retrouve dans certains traits de Bridges, dans l'âge de Keach, dans son regard fatigué et apaisé.
J'aime ce film. Et, étonnamment (?), il ne contient presque qu'une seule chanson, sous différentes formes dont une superbe version instrumentale ; cette chanson se trouve être ma chanson préférée, je crois. Le "Help me make it through the night" de Kris Kristofferon où l'on entend ses lignes là : "Yesterday is dead and gone, and tomorrow's out of sight, (...), help me make it throught the night".

Voilà un pierre angulaire.

Générique :


Le film n'existe pas en dvd zone 2 en France. Mais les belges étant des gens cools, ils ont tout compris à la vie...

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