Pickup on South Street de Samuel Fuller devient, en France, Le Port de la drogue.
Le microfilm politique devient criminel
Les communistes des trafiquants.
Les "cocos" ("commies") des "passeurs de came".
L'état français, en passant par les studios, devient dialoguiste. Ne pas heurter les français avec de l'anti-communisme américain. Ménager les sensibilités. Alors "on" intervient, et on récrit une quinzaine de passages du dialogue pour donner autre chose. Un détournement "situ" d'état.
Le film ne l'est pourtant pas tant que ça, "anti-communiste". Certes les méchants sont des "rouges", on parle de patriotisme, de refus de trahir, certes on est en plein McCarthysme mais, tout en s'attaquant aux "rouges", Fuller s'arrête sur les miséreux de l'Amérique, les Pick-pockets, les filles légères, les indics, les bas-fonds. La marge. Le héros habite d'ailleurs sur un cabane sur le fleuve, à la marge de la marge de la ville. Le détournement d'état a cet avantage là de montrer que, derrière le discours (une quinzaine de mots), le film est bien plus social que réac. Fuller va à l'essentiel et ne s'attarde pas sur le terrain politique. Seuls l'intéressent l'amour, la haine, l'action, la mort. L'action. Ce champ de bataille de son cinéma.
S'il y a une réelle opposition ici, c'est entre le noir et le blanc (le contraste est superbe et la copie proposée en dvd par Carlotta lui fait honneur), le sec et le moite, le froid et la chaleur sensuelle.
Fuller réussit un grand film noir.
Vu en VO, les changement de la VF sont explicités dans les riches bonus du dvd. Le transfert est magnifique.
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la scène d'ouverture dans le métro est géniale! j'ai mis une autre scène qui m'a marqué sur ma page myspace en extrait youtube..
RépondreSupprimerun grand film ouais!