jeudi 8 octobre 2009

Gycklarnas Afton


En suédois, Gyclarnas Afton signifie certainement quelque chose. Peut-être bien "La nuit des forains" comme le laisse penser le titre français.
Hier, j'étais crevé, j'ai regardé un Bergman.
Je sais, ça sonne bizarre, mais si j'attends d'être en forme avant d'attaquer un Bergman ou un Godard, je n'en regarderais plus. Or La nuit des forains dure 1h29. Court. Parfait les soirs où, nazes, on se vautre.
Trêve de. Le film.
Vous lirez ça et là les remarques sur le noir & blanc tranchés à la hache, les déboires des personnages. Ce qui m'arrête ici, ce sera le son. L'aptitude chez Mamar de racler le silence.
On salue, souvent, le travail du scénariste, du chef op', du monteur, ici, c'est le bruiteur qui assure. Inging a du lui dire :
"Coco, tu me fais deux trois sons bien sentis, là & là, et le reste, tu laisses...
- Je laisses ? Je ?
- Blanc, rien, nada, Coco ! Faut racler le silence, l'entendre, et pour ça, faut que tu assures Coco. Débrouille toi, je vais acheter des Krisprolls et je reviens."
Et le résultat est fascinant. Comme un Tati, un Godard, un Chaplin sonorisé, on pourrait se délecter de la bande son du film qui amoncèle geignements, crissements, soupirs, cris et chuchotements, silence et rires et silence et cymbales. Ingmarounet traite le son comme la pellicule, avec un violent contraste noir/blanc silence/bruit.
Tant musicalement que poétiquement, il y a tant à prendre ici...

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